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Les Nouveaux mutants, et la saga X-Men [2020]

Super-héros | USA |

OK, le rachat de la 20th Century Fox par Disney n'a pas été la seule péripétie dans la post-production du film.
La sortie avait été ajournée plusieurs fois pour cause de concurrence avec Deadpool 2, puis Dark Phoenix, mais aussi pour cause de remontage suite à l'échec d'X-Men : Apocalypse, puis au succès de Ça.
OK, c'est pas vraiment le film d'horreur que promettait la bande-annonce (tournez-vous plutôt vers Brightburn pour ça). Et, well, le film est clairement orienté ado : scarification, suicide, premières amours, rébellion... tous les stigmates de l'adolescence sont présentés ici, avec un fil rouge : au cœur de l'histoire, encore une fois, la différence.
Le film se rapproche beaucoup de l'expérience de Split, avec ses personnages "morcelés", et qui était un premier pas vers le super-héros tourmenté (Phoenix ayant raté son coup en 2006¹). Cette fois-ci l'objectif est de le faire basculer dans l'horreur, ouai carrément, et qui s'y colle ? La licence X-Men.

X-Men avait déjà été la première à faire entrer les Mutants à "Hollywood". Après les expériences de Matrix et Incassable, qui sont les premiers vrais supers au sens d'effets spéciaux : wire-fu et pouvoirs pour l'un, approche réaliste et psychologique pour l'autre. Ainsi tous les éléments étaient réunis pour que les Supers en titre fassent bonne figure dans la place. Et les X-Men vinrent en premier, les plus légitimes à Hollywood peut-être, qui aime à mélanger grand spectacle et mythologie.
Persécutés, avec des pouvoirs psy étant l'expression de leur trauma, ils étaient la transition idéale.

Oui, selon moi, la réussite d'un effet² dans un film prépare celui du film suivant. Ce n'est pas seulement l'évolution des vfx qui a fait la différence entre les anciens films Marvel et les nouveaux, mais aussi l'approche psychologique et réaliste. Évidemment, l'une n'est rien sans l'autre.

Et donc, l'ambition de la série cause son propre échec, tel Icare se sentant pousser des ailes et qui voulait voler trop haut. C'était arrivé une première fois avec L'Affrontement final, à la fois trop ambitieux et trop court pour être opérationnel : beaucoup trop de personnages³. Cette erreur de parcours avait amené une suite tout aussi ambitieuse : un nouveau départ aux mutants (le Commencement), puis pas moins que la modification de la première ligne temporelle, avec Logan qui remonte le temps.
Osé ? C'est quand même une belle couleuvre à faire passer.
Mais la série se plante une nouvelle fois avec Apocalypse, un personnage ancré dans l'antiquité. Pas assez riche, cette fois. Mais elle réussit à surprendre à nouveau son public, avec Logan en mood réaliste et vieillissant. Et entre-temps, une magnifique comédie romantique (Deadpool prem's du nom).
Et enfin : Dark phoenix, qui explore à nouveau la figure de la sorcière (motif du feu, de la féminité et du pouvoir destructeur), et se heurte à nouveau à l'incompréhension du public. Alors qu'elle est pourtant l'ultime symbole des mutants persécutés, ces magiciens modernes... alors qu'elle est la figure centrale originelle et ambivalente des X-Men : la seule femme au commencement⁴. Bon.

Donc cette fois, à nouveau, Les Nouveaux Mutants prend le temps de présenter ses personnages. A tort ou à raison, d'ailleurs : l'humour d'Ilyana et Roberto étant ce qu'il est, un peu pourri-gâté. Ilyana étant la plus insupportable des deux, pourtant incarnée par Anya Taylor-Joy (Split, nouveau ping-pong). Et aussi, il y a un clone de Willow dans Buffy. Mais après une longue exposition, cahin caha, on a enfin ce qu'on est venu chercher, ou quand les traumas des personnages sont révélés. La dimension psychique et/ou mythologique s'installe et on assiste enfin aux combat des énergies et des archétypes, éternels, universels. Ouais : ils se mettent sur la moule !
Car le film s'articule autour du personnage de Danielle Moonstar, d'origine cheyenne, et d'une légende de son peuple : "En chacun de nous cohabite deux ours qui luttent éternellement pour notre âme. Le premier ours symbolise le bien, la compassion, l'amour, la confiance. Le second représente le mal : la peur, la honte et l'autodestruction". Précisément le truc qu'Abraham a laissé en cours de route⁵.

Il est relativement intéressant de constater que la structure est similaire à celle de Glass, en tant que faux jumeau. Les Nouveaux mutants sont ici encadrés par le dr Cecilia Reyes, afin d'apprendre à contrôler leurs pouvoirs. Dans Glass, les personnages sont placés sous l'autorité de la docteure Ellie Staple afin qu'elle leur prouve qu'ils sont bien malades et se remettent de leurs illusions (mais...).
Les traumas sont au centre des deux approches. Les individus sont placés en surveillance. Les docteurs sont ambivalents.
Sympa.

Pas génial pour autant, mais un petit film sympa (un peu régressif pour les adultes quand même), en attendant le big remake avec le grand absent de ce film : Warlock.

1. Dans X-Men : L'Affrontement final.
2. En l'occurrence, cet effet est dans l'identification. Le super-héros aurait pu prendre une forme différente au cinéma de ce qu'il était en BD. C'était d'ailleurs le cas dans le premier X-Men : les personnages jouent tout le film en civil, il n'y a que démonstration de pouvoirs. Ce n'est qu'au tout dernier moment qu'ils sortent le dernier pan de la panoplie : oui, les costumes. En aucun cas il n'aurait pu leur faire porter dès l'intro. Une fois la pilule passée, tous les films peuvent commencer en slip ou wonderbra à paillette (cf. WW84).
3. Cet échec sera d'ailleurs le moteur d'Avengers, qui présentera les personnages de sa série un par un, à chaque film.
4. Jean Grey, alias Strange girl, est la seule femme de la première équipe des X-Men en 1963, qui comptait Cyclope, Fauve, Iceberg et Angel. Ce n'est qu'en 1975 que viendront Logan, Diablo, Tornade... Strange girl deviendra Phénix au contact de la Force Phénix en 1976.
5. Dans Star wars : l’Éveil de la Force.

Cinéma, science fiction, super heros, bande dessinée, mutation, mythologie, critique, analyse

Shangri-La [BD] 2016

Espionnage SF | France |

BD - La Fin des illusions

Shangri-La c'est l'éternelle, désormais, histoire des corporations, de la Résistance à long terme, de l'Autoritarisme passif, des castes, et des communautés boucs-émissaires, du racisme, à leur paroxysme. C'est l'Etat transformé en entreprise. C'est le cyberpunk¹ à l'extrême.
Une société recréée dans une station orbitale après que la Terre soit devenue inhabitable². Un microcosme du futur criant de modernité... des émeutes calmées à coups de soldes, à coups de smartphones nextgen... Des technologies secrètes, des usines secrètes, des complots secrets.
Le secret est sécrété par tous les pores.
Éminemment récalcitrant, comme un pavé venu du passé, qui prend un malin plaisir à passer les utopies de la SF à la moulinette. Et donc, éminemment cyberpunk.

Je passerai sur le style graphique, qui apparemment désarçonne certains lecteurs.

Un scénario parfait, un storyboard parfait, des dessins parfaits. "Une sorte de fresque cinématographique de 4h"³ et de 220 pages.
Comment croire que Shangri-La est le monument d'un seul homme ?
Qui est M. Bablet ?⁴
Les dessinateurs de demain seront-ils tous des bêtes de course dans son genre ?
Ou pourrait-on changer la tradition et créditer intégralement les co-auteurs ?

Je crois que tout est dit : scénario déjà vu pour les amateurs, thèmes maintes fois traités, mais une œuvre somme justement, magnifiquement réalisée. On pourra regretter une fin trop objective.
Sélection officielle à Angoulême 2017.


1. Ou post-cyberpunk : l'histoire se déroule en orbite de la Terre. Alors que le cyberpunk à comme règle d'or de toujours se dérouler sur Terre, la colonisation spatiale se révélant impossible et conduisant à une surpopulation.
2. Freedom, Interstellar, Albator 84...
3. Expression empruntée sur le site https://www.bedetheque.com/
4. Plus d'informations sur son blog http://cinquiemedimension.blogspot.com/

Bande dessinée, cyberpunk, anticipation, post apocalypse, espace-temps, colonisation spatiale, mutation, Bablet, Ankama, label 618, critique, analyse

Total Recall [Film] 1990

Thriller SF| USA |

Ciné - Crash neuronal et embolie schizophrénique

Parler de Total recall aujourd'hui, ça fiche un peu le cafard...
L'époque bénie où les effets spéciaux ne se sentaient plus pisser, où les réalisateurs n'avaient plus froid aux yeux, où même les cauchemars de Lovecraft pouvaient enfin prendre vie (cf. : The Thing). Les effets spéciaux latex et mécaniques allaient loin, trop loin, et du coup, quarante ans plus tard, les films ont vieilli, ce qui est bien sûr tout à leur honneur. Et du même coup, ils se font remaker. Avec plus ou moins de succès. Heureusement les films vieillissent, OK, mais sont immortels et survivent sur de multiples supports. Le Pestacle !

Douglas Quaid, ouvrier terrien, rêve d'une vie d'aventure sur Mars, qui est désormais une colonie humaine. Il rêve de Mars, déjeune avec Mars au grand dam de sa femme, et prend le métro avec Mars. C'est en voyant la publicité d'une société proposant des souvenirs artificiels, qu'il se décide à en faire l'expérience contre l'avis son collègue de travail. A la sortie, il est à deux doigts de faire une embolie SCHI-ZO-PHRé-NIQUE, alors que le rêve n'est même pas implanté. Conclusion : Quaid est déjà allé sur Mars, et il a déjà un implant mémoriel. Les employés et le directeur de la petite entreprise décident de lui effacer de sa mémoire sa venue chez Rekall, et de le jeter dans un taxi ni vu ni connu. Sur le chemin, Quaid a repris conscience et se fait enquiquiner sévère par son collègue et trois autres hommes, qui lui reprochent d'être allé chez Rekall. Il les tue par réflexe, dans le feu de l'action, et en rentrant chez lui, c'est sa femme qui manque de le tuer.

Si Total recall sent les 80's c'est une chose, mais avec le recul c'est plutôt le "réalisme béton et fusil à pompe" qu'il fouette à plein nez¹. Quand il met la main à la pâte de la scifi, Verhoeven nous fait Robocop, Starship troopers... des films de SF où l'on tire à balles réelles. Verhoeven sait donner une crédibilité crue à sa SF. Par ailleurs, le fait d'être dans une bande SF est tout-à-fait assumée : les billets de banque sont roses par exemple... A l'époque les influenceurs youtubeurs ne chipotaient pas sur des détails.

Ciné - Courir contre l'oubli
La genèse de Total recall est tout aussi intéressante. Ronal Shusett et Dan O'Bannon² écrivent le scénario dans les années 70 à partir d'une nouvelle de Philip K. Dick, Souvenirs à vendre. Trop ambitieux pour l'époque, le scénario passe de studio en studio jusqu'à ce qu'il soit acheté dans les années 80 par Dino de Laurentiis. Puis il est réécrit par David Cronenberg, mais la prod veut impérativement un film d'action, et il quitte le projet. Suite à l'échec de Dune, De Laurentiis abandonne le projet, et c'est Schwarzennegger, qui avait essayé d'obtenir le rôle, qui reprend en main le projet. Il trouve le producteur, Carolco pictures, puis le réalisateur, Paul Verhoeven, qui l'avait déjà envisagé pour le rôle-titre de Robocop. C'est encore Schwarzennegger qui trouvera le scénariste pour boucler le dernier acte qui faisait défaut au scénario. Rob Bottin³, enfin, s'occupera des effets de maquillage avec le succès qu'on connaît. Total recall a vieilli, certes, mais n'a rien perdu de son efficacité.
Pour en faire un bon remake, il faudrait déjà pouvoir garder tout le contenu Dickien, tout simplement, à l'inverse de quoi vous n'obtiendrez qu'un film lambda.
Si Terminator est au patrimoine national américain⁴, alors Total recall est à inscrire au patrimoine martien.

Total recall est largement un chef d’œuvre, et l'émergence des effets spéciaux numériques n'auront fait que le graver un peu plus profondément dans le marbre.


1. Le réalisme béton et fusil à pompe, comme je l'appellerai dorénavant à défaut de trouver le nom d'origine, c'est une esthétique d'inspiration industrielle, béton, à l'exact opposé de la fantasy : Outland, Toal recall, Starship troopers, Wing commander, Event horizon...
2. Scénariste notamment de The Long tomorrow avec Moebius, qui inspirera le film Blade Runner, et d'Alien le 8e passager.
3. Responsable des effets spéciaux sur the Thing.
4. Véridique. 

Cinéma, science, fiction, anticipation, espionnage, action, thriller, colonisation spatiale,  androïdes, mutation, Arnold Schwarzennegger, Paul Verhoeven, critique, analyse

Six-string samuraï [Film] 1998

Kung-fu anticipation | USA |

Ciné - Un survival musical sauce kung-fu

L'histoire prend place autour de Lost Vegas, le dernier bastion de liberté après que la bombe ait explosé en 1957 et que les Russes aient envahi ce qui restait des USA. Elvis fut couronné roi, mais après quarante ans de rock'n'roll, le King est mort, et les guitaristes à l'épée se battent pour la succession. C'est dans ce contexte que la "samouraï Six-cordes" sauve un enfant mutique (en pyjama et à la toque de Davy Crockett) des quatre cavaliers de l'Apocalypse, un groupe de Death metal dirigé par la Mort.

Dans un contexte post-apocalyptique, et uchronique, Six-string samuraï est un film de castagne où fétus de paille et guitaristes fêlés se côtoient. Ou plus précisément, un film de samouraï /kung-fu musical sur fond d'apocalypse.
Musical car la bande-son, assez épique, accompagne le film de bout en bout. Samouraï, il rappelle d'ailleurs beaucoup Baby cart avec sa figure du samouraï errant, samouraï à l'enfant. Kung-fu parce qu'il y a plus de deux-trois coups de pied sautés qui ne se perdent pas, et post-apocalyptique, parce que l'histoire prend place dans le bush nord-américain avec des néo-zombies rendus à l'état de Néanderthals ou de golfeurs cannibales.
Et aussi road-movie, western. Oué tout ça.
Mais ici, l'objectif du réalisateur n'est pas de surenchérir en mettant de tout ce qu'il aime dedans, mais bel et bien de créer un espace onirique¹ entre la vie et la mort, entre le rêve et la réalité, où la Mort est guitariste, le monstre-épinard mange les petits enfants, et où les mariachis jouent pour le titre.
Entre les pluies de bubblegum et les tempêtes de sable, le samouraï Six-cordes inscrit sa folle légende. Parce que les radiations, ça attaque.

D'abord sorti en VHS 4/3, Six-string samuraï est enfin disponible en 16/9° sous-titré... sur toutes les bonnes plateformes de streaming et de sous-titrage.
Quelques emprunts peut-être... on pense par moments aux frères Dalton, dans Lucky Luke, Reservoir dogs ou à Terminator 2.
La valeur ajoutée majeure du film étant sans conteste la B.O., alternant rock et rockabilly. Elle est réalisée par les Red Elvises et Brian Tyler qui signera plus tard celles de Bubba Ho-Tep, Prisonniers du temps, Constantine, Alien vs Predator, l'Œil du mal, the Lazarus project, Insaisissables, quelques Marvel...

Un OVNI cinématographique à réhabiliter, donc !


1. Remember Johnny Suede, the Fall...

 

Film, science-fiction, anticipation, post-apocalypse, uchronie, action, kung-fu, chambara, mutation, écologie, critique, analyse

Prisoners of power [Film] 2009

Aventures SF | Russie |

Ciné - Crashé sur Saraksh
Prisoners of powers : Battlestar rebellion ; 2157 Planète inconnue ; Dark planet... Ah, tous ces titres qui sentent la série B de vidéoclub, le temps béni de la VHS avec ses chefs d’œuvres inconnus...
Un film de SF utopiste et foncièrement positiviste, un style plutôt léger : il s'agit effectivement d'un film pour adolescents et jeunes adultes, mais comme nous allons le voir, il vaut largement son pesant de cacahuètes...

"2157. L'âge d'or de l'humanité. Armés de la grande théorie de l'éducation, les Hommes ont oublié les guerres, la famine, et le terrorisme. La nature revit, la médecine a réussi à éradiquer les maladies et a permis d'exploiter toutes les facultés du corps humain. Les Terriens ont colonisé de lointaines planètes. Pour les nouvelles générations, les vols de prospection sont monnaie courante, et la dernière race de terriens est aussi forte et téméraire que naïve. Elle pense que rien ne lui est impossible."
A bord de sa fusée personnelle, Maxim discute avec sa grand-mère par "radio". Elle n'a pas fini de le sermonner sur son groupe de recherche libre qu'un astéroïde percute son vaisseau, et le voilà crashé sur Saraksh.

Maxime Kammerer vient de la Terre, une Terre idéale dont on n'apprendra presque rien. Il est parfait : une forme athlétique, une certaine invulnérabilité même. Un personnage qu'on suppose très instruit, mais poussé par l'intelligence du cœur. On ne sait pas trop si c'est à cause de son côté électron libre, ou de sa force incroyable, que les différents services du gouvernement tenteront de lui mettre le grappin dessus.
Un film frais, ambitieux, qui flirte avec 1984 et le mensonge d'état. Il est adapté d'un roman de 1971 paru en France sous le titre de L’Île habitée, écrit par Arcadi et Boris Strougatski, aussi auteurs de Stalker (1972) et Il est difficile d'être un dieu, également portés à l'écran. Dans leurs romans ils n'épargnent pas le régime soviétique, qui les censurera dès 1969, mais ils continueront de publier clandestinement jusque dans les années 80.
De son côté, le réalisateur Fiodor Bondartchouk fera Attraction en 2017.

2157 est tout-à-fait intéressant car malgré son côté grosse prod pour ados (le personnage principal est, en quelque sorte, un étudiant en voyage linguistique). L'utopie est un genre particulièrement difficile, et prend ici la forme d'une "utopie en balade dans une dystopie¹". La dystopie est déjà digérée, et sert ici essentiellement de décor.
Si on est loin du traitement d'Andreï Tarkovsky sur Stalker, ou même de la dernière adaptation, un poil incongrue et théâtrale, d'Il est difficile d'être un dieu, il explore des sujets tout aussi intéressants comme la société de contrôle, le choc des cultures, l'éducation, le surhumain...
2157 c'est aussi la rencontre d'un militaire et d'un pacifiste, et donc, il prend par moments la forme d'un buddy movie original.
Dans le futur, les héros sont de grands blondinets frisés avec des sweats à capuche, et la fange des bas-fonds, des dark cosplayeurs. Mais justement, les personnages sont très typés et de nombreuses trouvailles visuelles ponctuent ce film très "bande-dessinée", c'est-à-dire coloré et décomplexé.

Les décors, assemblages de béton obliques, rappellent l'architecture post-constructiviste. Un monde futuriste régi par des Pères inconnus, où l'on trouve patrouilles volantes, cyborgs, des designs de véhicules beaux et rares (on pense à Total recall), mais surtout efficaces.

Un découpage épique qui pourra surprendre ou ennuyer : il s'agit en fait d'une compilation de deux films, réalisée pour l'international.



1. Pas si dystopique d'ailleurs : où les prisonniers ne sont pas menottés, où les fonctionnaires commettent des fautes graves et sont tout simplement virés, où d'ailleurs ils éteignent leur cigarette à la demande des prisonniers, où les chefs d'état reçoivent des appels de leur "papa". On est loin du manichéisme à la Star wars...

Film, science, fiction, space opera, dystopie, utopie, colonisation spatiale, mutation, théorie de l'éducation, action SF, surhumain, cyborg, critique, analyse

Osiris la 9e planète [Film] 2016

Rescue movie | Australie |

ou The Osiris child : Science-fiction volume one

Ciné - Un space opera en eaux troubles
Un film d'aventure/action SF qui démarre sur les chapeaux de roues, ou presque (dans l'intro la "voiture" n'a pas de roues...).
Le film commence avec la voix de la fille du héros qui nous propose un mystère, une quête à l'autre bout de l'univers.
Mais dans le présent elle traverse le désert avec son père à bord d'un "landspeeder", il lui explique ce qu'ils font là, que la planète-colonie Osiris sera leur nouveau foyer. Et pourquoi ils ne seront pas ensemble la semaine suivante.
Le lendemain matin, il se réveille dans sa chambre, à bord de la base militaire aérienne au-dessus d'Osiris. Il consulte sa boîte mail (qui s'appelle sans doute autrement) mais les communications sont coupées. Leur Commander leur fait un topo : une émeute de prisonniers fait rage dans le camp de travail planétaire. Mais le bras droit de la commander, un ami à lui, vient lui expliquer la réalité de la situation : il n'a que 23h pour sauver sa fille.


Comment vous dire que dans son genre, disparate, d'action/aventure, Osiris est plutôt une bonne surprise ? Sans être hyper originale l'histoire dévoile un certain nombre d'éléments rares et émoustillants : une course-poursuite dans les nuages (sans doute le meilleur morceau), de beaux hand-made¹ monstres, des flashs-back sur Terre, des effets spéciaux réussis, une narration anachronique, un génocide à éviter, un final étonnant...
Mais les qualités d'Osiris font aussi ses défauts : ses monstres (oripeaux) sont franchement boîteux, sa narration sent le bricolage, et son histoire balance entre SF militaire, carcérale, planet opera, survival... les plus exigeants verront le film faire ce qu'il veut, ce qu'il peut...
Son découpage un peu artificiel, c'est-à-dire moyennement organique dans le jargon, voire l'ellipse énorme qui sent la scène cutée au dernier moment (ou le trou scénaristique, au choix).
Mais les problèmes et questions qu'Osiris semble poser, c'est qu'avec un scénario flaibard mais honnête, une bonne mise en scène et des FX qualitatifs, une partie du public reste sceptique et n'adhère pas. Le public le plus exigeant souhaite de l'originalité, tant que le film est compréhensible et fait à leur convenance. Alors, en admettant que l'équation soit possible (c'est vrai qu'on en vu quelques uns) elle n'est pas infaillible pour autant. La preuve, c'est que si Osiris a effectivement des faiblesses, pêchant par trop vouloir peut-être, faut-il vraiment regretter une absence de codes ou un plan scénaristique claudiquant ?
C'est vrai qu'en hésitant entre le space opera (un genre coloré) et la SF militaire (plus réaliste), difficile de se lâcher complètement. Difficile de créer des personnages charismatiques dans des conditions si peu propices au fun.
Troisième question, le titre original (The Osiris child : Science-fiction volume one) est-il simplement un coup marketing façon épisode IV ou y avait-il une vraie intention à la sortie de la première version du script ?
Et enfin, est-ce vraiment sérieux de mettre le terme "Science-fiction" dans un titre de film de science-fiction ?

Donc : un PETIT film qui sans vraiment convaincre, fonctionne assez bien comme un grand (puisque tous les critiques s'échinent à le comparer aux grands).
Une petite bouffée d'oxygène que ce PETIT film d'aventures/action scifi au milieu de la déferlante de "GRANDS" films pseudo-réalistes (ou plus rapprochés dans le temps) à la mode : Moon, Seul sur Mars, The Last day on Mars, Patati-patata sur Mars en passant par la lune, j'ai envoyé ma Tesla sur Mars... qui accompagnent le renouveau de la reconquête spatial.
A réserver aux amateurs de SF, donc, qui pourront le ranger derrière Prisoners of power et consorts.
 
Un peu comme le Cinquième élément, donc. Un coup moyen, un coup sympa.

Maintenant, sachant que la "bonne" SF est censée soulever de grands problèmes sociaux et/ou philosophiques, faut-il trouver un thème de fond à Osiris ? Faut-il trouver un engagement artistique ou un essai d'historiographie au fait d'évoquer des camps de prisonniers en colonie, des créatures créées pour écraser les autochtones ? Je vous laisse seul juge.
 

Cinéma, science-fiction, space opera, mutation, aventures, critique, analyse,  Shane Abbess

Hyper tension 2 [Film] 2009

Action | USA |

Comment j'ai cranqué à la voyure de cé movie (expression québécoise) !!

Ciné - Une "action comedy" déjantée : Hypertension 2
Quand je suis tombé sur ce film, je n'avais ni vu le premier, et Hardcore Henry n'était pas encore sorti ; c'était une grosse claque qui venait de nulle part. De nulle part, vraiment ? C'est ce que nous allons voir.

En pixel art (les deux Crank sont très inspirés par le jeu vidéo), deux types tombent d'un hélicoptère qui survole la ville, sur une musique industrielle, et le titre CRANK puis HIGH VOLTAGE qui clignote en négatif. On passe en film live : Jason Statham rebondit sur une voiture et retombe dix mètres plus loin, face caméra. Sur ce une fourgonnette arrive, NEUF types en descendent, le décollent du bitume à la PELLE (oui oui : à la pelle) et l'embarquent¹. Après qu'un présentateur de JT nous ai répété la scène² mot pour mot, on retrouve Statham (Chev Chelios) sur une table d'opération dans une clinique clandestine. On lui retire son cœur de lion, destiné à un riche client, et lui remplace par un artificiel. La principale opération effectuée, les médecins discutent du schéma de découpe. En apprenant qu'on va tout lui prendre jusqu'à son appareil géniteur, il fait un bond et trucide les médics avec leurs propres outils médicaux. On sent tout-de-suite que le spectacle va être, disons, testiculé et bien limitless. Évidemment c'est du grand n'importe quoi, mais c'est dynamique vu que le mec oscille entre coups de mou et recharges en triphasé, et puis qu'il est pas mal pressé de récupérer son vrai cœur (la batterie du cœur artificiel est provisoire, prévue pour servir le temps de l'opération).
Autre fait intéressant, c'est qu'il y a beaucoup de petits nichons, et ça change (on est en 2009). C'est d'ailleurs tout ce qu'il y a de bon goût dans cette bande, ce goût du vrai³.

 

Un montage hystérique, un thème sonore détendu. Du style. Crank, c'est un peu la succession de Dobermann, Desperado, Street Trash, Enfermés dehors, Pusher... Et allez, avec un peu de Shocker aussi. Pas moins. C'est pas toujours égal mais ça réserve de bons moments. Le concept étant basé sur une surenchère permanente, l'épisode est à deux doigts de faire de son personnage principal un super-héros. Le premier film, c'était du pipi de chat à comparer, et pourtant il était déjà assez incroyable.
Dans le premier épisode, Chev Chelios devait prendre des excitants et se maintenir en mouvement pour contrecarrer les effets d'un poison qu'on lui avait injecté pendant son sommeil. C'est ici d'électricité qu'il a besoin pour rebooster la batterie du cœur artificiel. La caméra est survoltée aussi, et c'est tourné à Los Angeles, dans la rue, voire même à l'insu des habitants pour certaines scènes. Ce qui a pour effet d'accentuer une sorte de réalisme, pris sur le vif.

Pour qui ne craint pas le mauvais goût, Crank est une action comédie à ne pas rater...



1. Et dire qu'on disait de Dobermann qu'il était "BD" et de mauvais goût, avec ses conducteurs de fourgons blindés qui râpent le bitume ou Romain Duris se faisant flinguer la nouille !
2. Pour l'effet réaliste et une immersion rapide, sûrement.
3. Le Goût du vrai est par ailleurs le titre d'une conférence d’Étienne Klein.

Action, science-fiction, cinéma, mutations, kaiju, critique, analyse, Jason Statham, Amy Smart

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