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Les Nouveaux mutants, et la saga X-Men [2020]

Super-héros | USA |

OK, le rachat de la 20th Century Fox par Disney n'a pas été la seule péripétie dans la post-production du film.
La sortie avait été ajournée plusieurs fois pour cause de concurrence avec Deadpool 2, puis Dark Phoenix, mais aussi pour cause de remontage suite à l'échec d'X-Men : Apocalypse, puis au succès de Ça.
OK, c'est pas vraiment le film d'horreur que promettait la bande-annonce (tournez-vous plutôt vers Brightburn pour ça). Et, well, le film est clairement orienté ado : scarification, suicide, premières amours, rébellion... tous les stigmates de l'adolescence sont présentés ici, avec un fil rouge : au cœur de l'histoire, encore une fois, la différence.
Le film se rapproche beaucoup de l'expérience de Split, avec ses personnages "morcelés", et qui était un premier pas vers le super-héros tourmenté (Phoenix ayant raté son coup en 2006¹). Cette fois-ci l'objectif est de le faire basculer dans l'horreur, ouai carrément, et qui s'y colle ? La licence X-Men.

X-Men avait déjà été la première à faire entrer les Mutants à "Hollywood". Après les expériences de Matrix et Incassable, qui sont les premiers vrais supers au sens d'effets spéciaux : wire-fu et pouvoirs pour l'un, approche réaliste et psychologique pour l'autre. Ainsi tous les éléments étaient réunis pour que les Supers en titre fassent bonne figure dans la place. Et les X-Men vinrent en premier, les plus légitimes à Hollywood peut-être, qui aime à mélanger grand spectacle et mythologie.
Persécutés, avec des pouvoirs psy étant l'expression de leur trauma, ils étaient la transition idéale.

Oui, selon moi, la réussite d'un effet² dans un film prépare celui du film suivant. Ce n'est pas seulement l'évolution des vfx qui a fait la différence entre les anciens films Marvel et les nouveaux, mais aussi l'approche psychologique et réaliste. Évidemment, l'une n'est rien sans l'autre.

Et donc, l'ambition de la série cause son propre échec, tel Icare se sentant pousser des ailes et qui voulait voler trop haut. C'était arrivé une première fois avec L'Affrontement final, à la fois trop ambitieux et trop court pour être opérationnel : beaucoup trop de personnages³. Cette erreur de parcours avait amené une suite tout aussi ambitieuse : un nouveau départ aux mutants (le Commencement), puis pas moins que la modification de la première ligne temporelle, avec Logan qui remonte le temps.
Osé ? C'est quand même une belle couleuvre à faire passer.
Mais la série se plante une nouvelle fois avec Apocalypse, un personnage ancré dans l'antiquité. Pas assez riche, cette fois. Mais elle réussit à surprendre à nouveau son public, avec Logan en mood réaliste et vieillissant. Et entre-temps, une magnifique comédie romantique (Deadpool prem's du nom).
Et enfin : Dark phoenix, qui explore à nouveau la figure de la sorcière (motif du feu, de la féminité et du pouvoir destructeur), et se heurte à nouveau à l'incompréhension du public. Alors qu'elle est pourtant l'ultime symbole des mutants persécutés, ces magiciens modernes... alors qu'elle est la figure centrale originelle et ambivalente des X-Men : la seule femme au commencement⁴. Bon.

Donc cette fois, à nouveau, Les Nouveaux Mutants prend le temps de présenter ses personnages. A tort ou à raison, d'ailleurs : l'humour d'Ilyana et Roberto étant ce qu'il est, un peu pourri-gâté. Ilyana étant la plus insupportable des deux, pourtant incarnée par Anya Taylor-Joy (Split, nouveau ping-pong). Et aussi, il y a un clone de Willow dans Buffy. Mais après une longue exposition, cahin caha, on a enfin ce qu'on est venu chercher, ou quand les traumas des personnages sont révélés. La dimension psychique et/ou mythologique s'installe et on assiste enfin aux combat des énergies et des archétypes, éternels, universels. Ouais : ils se mettent sur la moule !
Car le film s'articule autour du personnage de Danielle Moonstar, d'origine cheyenne, et d'une légende de son peuple : "En chacun de nous cohabite deux ours qui luttent éternellement pour notre âme. Le premier ours symbolise le bien, la compassion, l'amour, la confiance. Le second représente le mal : la peur, la honte et l'autodestruction". Précisément le truc qu'Abraham a laissé en cours de route⁵.

Il est relativement intéressant de constater que la structure est similaire à celle de Glass, en tant que faux jumeau. Les Nouveaux mutants sont ici encadrés par le dr Cecilia Reyes, afin d'apprendre à contrôler leurs pouvoirs. Dans Glass, les personnages sont placés sous l'autorité de la docteure Ellie Staple afin qu'elle leur prouve qu'ils sont bien malades et se remettent de leurs illusions (mais...).
Les traumas sont au centre des deux approches. Les individus sont placés en surveillance. Les docteurs sont ambivalents.
Sympa.

Pas génial pour autant, mais un petit film sympa (un peu régressif pour les adultes quand même), en attendant le big remake avec le grand absent de ce film : Warlock.

1. Dans X-Men : L'Affrontement final.
2. En l'occurrence, cet effet est dans l'identification. Le super-héros aurait pu prendre une forme différente au cinéma de ce qu'il était en BD. C'était d'ailleurs le cas dans le premier X-Men : les personnages jouent tout le film en civil, il n'y a que démonstration de pouvoirs. Ce n'est qu'au tout dernier moment qu'ils sortent le dernier pan de la panoplie : oui, les costumes. En aucun cas il n'aurait pu leur faire porter dès l'intro. Une fois la pilule passée, tous les films peuvent commencer en slip ou wonderbra à paillette (cf. WW84).
3. Cet échec sera d'ailleurs le moteur d'Avengers, qui présentera les personnages de sa série un par un, à chaque film.
4. Jean Grey, alias Strange girl, est la seule femme de la première équipe des X-Men en 1963, qui comptait Cyclope, Fauve, Iceberg et Angel. Ce n'est qu'en 1975 que viendront Logan, Diablo, Tornade... Strange girl deviendra Phénix au contact de la Force Phénix en 1976.
5. Dans Star wars : l’Éveil de la Force.

Cinéma, science fiction, super heros, bande dessinée, mutation, mythologie, critique, analyse

Glass [Film] 2019

Super-héros | USA, Chine |

Sur la piste de la Horde, le sociopathe aux personnalités multiples, David Dunn, alias le superviseur, tient un magasin d'articles de sécurité avec son fils Joseph. Celui-ci lui propose de quadriller le secteur industriel, et comme David a le pouvoir de voir les souvenirs des personnes en les touchant, il découvre où les pompom girls sont retenues prisonnières en croisant Barry (la personnalité enfantine de la Horde). A armes égales avec la Horde, ils peuvent enfin se mettre sur le coin de la moule, mais sont arrêtés par la police lors du combat, et enfermés dans un centre spécialisé. Très spécialisé.
Car mrs. Staple est passée maître dans le traitement des individus persuadés d'être des super-héros, en tant que mythomanes, et se donne trois jours pour les soigner.

On l'a déjà dit, Shyamalan a du mal à frayer avec le spectaculaire. Il ne sublime pas la maladie ni le pathétique (il y a d'ailleurs beaucoup d'humour chez la Horde), et poursuit sa vision réaliste et psychologique du héros.
De plus, entre les conditions de détention, l'intervention des différents personnages secondaires mais capitaux, et l'approche psychanalytique à proprement parler, le temps passe vite. Encore une fois, après Incassable puis Split, le réalisateur met en place tous ses éléments doucement, implacablement, afin de rendre les choses crédibles à force d'arguments et de contre-arguments. Les traumas de chaque personnage est le leitmotiv intrinsèque : les trois titres ont à voir avec la fêlure et les destins brisés, et chacun des trois films est centré sur un personnage. Tant va la cruche à l'eau, donc, jusqu'à un final de super-héros tout juste digne de ce nom, puisqu'il fait hommage au genre mais sans se renier pour autant. Donc non, ils ne se bastonneront pas sur la lune.

Les personnage secondaires, souvent révélateurs en tant qu'ennemis, à l'instar du Joker et de Catwoman dans Batman, ou de Lex Luthor dans Superman, etc., sont ici amis et donnent toute leur force aux personnages : ici la mère de Glass, le fils d'Incassable, l'otage amoureuse¹ de Split. Car ici, la force provient de leur croyance et de la confiance qu'on leur accorde.
Anti-spectaculaire au point de truquer sa fin, Night M. Shyamalan nous parle d'un pouvoir tout autre... celui que les dieux de l'Inde ont subtilisé à l'homme... et qu'ils ont dû lui cacher.
Il ne fait finalement qu'appuyer sur l'abcès éclos dans Split.

Il nous rappelle aussi, comme en Aïkido, à se servir de la force de son adversaire. Et c'est vachement bien vu.

Enfin un super-héros qui s'occupe intelligemment au lieu de mettre des pauvres en prison ! Tousse tousse. Désolé.


1. Syndrome de Stockholm oblige.

Cinéma, science fiction, super heros, societe, surhumain, mythologie, critique, analyse, James McAvoy, Samuel L. Jackson, Bruce Willis, M. Night Shyamalan

Wonder Woman 84 [Film] 2020

Super-héros | USA |

Ciné - Tournée de dinde aux marrons

...est une merde dans le genre que Hollywood aime pondre de temps en temps. Pas un gros caca ou un étron, non ! une jolie petite merde moraliste bien troussée... "Oh ! si le personnage remontait le temps pour réparer ses erreurs et comprendre que sa vie, en fait, elle est trop bien ?" ou "Tiens et si les personnages faisaient un vœu et que grâce à un truc magique, ils se trouvaient exaucés ?" et ça donne parfois de beaux films et téléfilms (Touchback, 2012). Mais rappelons-nous juste, que Picsou mag et le Journal de Mickey nous la font depuis tout petits.
Et là c'est clairement le parti-pris, revenir à l'esprit naïf et light de la série des années 80. Mais voilà, à ne pas confondre avec la mièvrerie.

Mais heureusement, le film finira mieux qu'il n'a commencé : avec un antagoniste intéressant, tel Icare¹, (on est en plein dans l'inspiration mythologique grecque) pris par l'ivresse du pouvoir, et une deuxième qui n'est autre que Cheetah, une femme animale de toute beauté. Je ne sais plus trop par quelle finesse les scénaristes casent le thème du mensonge, auquel s'oppose WW en tant qu'allégorie de la vérité. Tout ça est donc bien mâtiné de mytho et de philo grecque. Malgré une lecture symbolique pas inintéressante, ça reste assez plan-plan. Sachant d'autant plus, que c'est le lot quotidien des super-héros d'offrir une relecture des mythes et d'en proposer de nouveaux².
Visuellement rien à dire, le film réserve de bons moments.

Après deux scènes d'introduction en complet décalage (un flash-back sur l'île des Amazones lors de leurs Olympiades) où la petite Diana se mesure à des grandes (cool) et est accusée de tricherie par Robin Wright (pas cool), et la deuxième dans un centre commercial (les financeurs sans doute) où WW fait une démo en mode Tarzan (les scénarios ont été mélangés ?), on découvre une nouvelle protagoniste -normale- qui va à son travail -normal- et alors que tous ses collègues l'ignorent -trop normale-, elle rencontre Diana Prince alias WW, super sympa, qui ne l'ignore pas. Elle envie sa façon de porter des talons -normal. Et donc, lorsque la protagoniste reçoit une importante fournée de trésors archéologiques suite au démantèlement d'une contrebande d'objets archéologiques, grâce à WW précédemment, et qu'un collègue obtient un café miraculeusement après l'avoir souhaité en touchant une citrine³ issue du butin, elles essayent à leur tour ! Normal ! L'une veut être comme l'autre -sexy- et l'autre comme l'une -normale. Mais aussi, retrouver son seul amour, Steve Trevor, décédé dans les années 40.

Ils avaient deux options pour adapter Wonder Woman : revenir au phantasme soft et fétichiste des débuts, mais ça n'avait déjà pas trop plu à l'époque⁴, ou en faire un film pour adolescentes (le public masculin étant déjà acquis). La major a tranché.


1. Ou plus exactement, l'hybris.
2. Surfait mais réel. Il y a Superman solaire comparé à Jésus (sur certains plans seulement), Batman lunaire, Thor bien sûr, Flash à la foudre, Namor/ Aquaman/ Poséidon... dans la majorité des histoires les super-héros se contentent pourtant d'arrêter des voleurs ou des extraterrestres.
3. Pierre semi-précieuse.
4. Les publications de Wonder Woman font partie des rares livres condamnés au bûcher, et ce par la population. Pour cause les publications elles-mêmes, mais aussi la vie tumultueuse de son auteur (qui plus est féministe), selon le beau biopic My Wonder women (Angela Robinson, 2017)

Film, science, fiction, fantasy, super, héros, héroïne, aventures, mythologie, Patty Jenkins, critique, analyse

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