Super-héros | USA | |
OK, le rachat de la 20th Century Fox par Disney n'a pas été la seule péripétie dans la post-production du film.
La sortie avait été ajournée plusieurs fois pour cause de concurrence avec Deadpool 2, puis Dark Phoenix, mais aussi pour cause de remontage suite à l'échec d'X-Men : Apocalypse, puis au succès de Ça.
OK, c'est pas vraiment le film d'horreur que promettait la bande-annonce (tournez-vous plutôt vers Brightburn pour ça). Et, well, le film est clairement orienté ado : scarification, suicide, premières amours, rébellion... tous les stigmates de l'adolescence sont présentés ici, avec un fil rouge : au cœur de l'histoire, encore une fois, la différence.
Le film se rapproche beaucoup de l'expérience de Split, avec ses personnages "morcelés", et qui était un premier pas vers le super-héros tourmenté (Phoenix ayant raté son coup en 2006¹). Cette fois-ci l'objectif est de le faire basculer dans l'horreur, ouai carrément, et qui s'y colle ? La licence X-Men.
X-Men avait déjà été la première à faire entrer les Mutants à "Hollywood". Après les expériences de Matrix et Incassable, qui sont les premiers vrais supers au sens d'effets spéciaux : wire-fu et pouvoirs pour l'un, approche réaliste et psychologique pour l'autre. Ainsi tous les éléments étaient réunis pour que les Supers en titre fassent bonne figure dans la place. Et les X-Men vinrent en premier, les plus légitimes à Hollywood peut-être, qui aime à mélanger grand spectacle et mythologie.
Persécutés, avec des pouvoirs psy étant l'expression de leur trauma, ils étaient la transition idéale.
Oui, selon moi, la réussite d'un effet² dans un film prépare celui du film suivant. Ce n'est pas seulement l'évolution des vfx qui a fait la différence entre les anciens films Marvel et les nouveaux, mais aussi l'approche psychologique et réaliste. Évidemment, l'une n'est rien sans l'autre.
Et donc, l'ambition de la série cause son propre échec, tel Icare se sentant pousser des ailes et qui voulait voler trop haut. C'était arrivé une première fois avec L'Affrontement final, à la fois trop ambitieux et trop court pour être opérationnel : beaucoup trop de personnages³. Cette erreur de parcours avait amené une suite tout aussi ambitieuse : un nouveau départ aux mutants (le Commencement), puis pas moins que la modification de la première ligne temporelle, avec Logan qui remonte le temps.
Osé ? C'est quand même une belle couleuvre à faire passer.
Mais la série se plante une nouvelle fois avec Apocalypse, un personnage ancré dans l'antiquité. Pas assez riche, cette fois. Mais elle réussit à surprendre à nouveau son public, avec Logan en mood réaliste et vieillissant. Et entre-temps, une magnifique comédie romantique (Deadpool prem's du nom).
Et enfin : Dark phoenix, qui explore à nouveau la figure de la sorcière (motif du feu, de la féminité et du pouvoir destructeur), et se heurte à nouveau à l'incompréhension du public. Alors qu'elle est pourtant l'ultime symbole des mutants persécutés, ces magiciens modernes... alors qu'elle est la figure centrale originelle et ambivalente des X-Men : la seule femme au commencement⁴. Bon.
Donc cette fois, à nouveau, Les Nouveaux Mutants prend le temps de présenter ses personnages. A tort ou à raison, d'ailleurs : l'humour d'Ilyana et Roberto étant ce qu'il est, un peu pourri-gâté. Ilyana étant la plus insupportable des deux, pourtant incarnée par Anya Taylor-Joy (Split, nouveau ping-pong). Et aussi, il y a un clone de Willow dans Buffy. Mais après une longue exposition, cahin caha, on a enfin ce qu'on est venu chercher, ou quand les traumas des personnages sont révélés. La dimension psychique et/ou mythologique s'installe et on assiste enfin aux combat des énergies et des archétypes, éternels, universels. Ouais : ils se mettent sur la moule !
Car le film s'articule autour du personnage de Danielle Moonstar, d'origine cheyenne, et d'une légende de son peuple : "En chacun de nous cohabite deux ours qui luttent éternellement pour notre âme. Le premier ours symbolise le bien, la compassion, l'amour, la confiance. Le second représente le mal : la peur, la honte et l'autodestruction". Précisément le truc qu'Abraham a laissé en cours de route⁵.
Il est relativement intéressant de constater que la structure est similaire à celle de Glass, en tant que faux jumeau. Les Nouveaux mutants sont ici encadrés par le dr Cecilia Reyes, afin d'apprendre à contrôler leurs pouvoirs. Dans Glass, les personnages sont placés sous l'autorité de la docteure Ellie Staple afin qu'elle leur prouve qu'ils sont bien malades et se remettent de leurs illusions (mais...).
Les traumas sont au centre des deux approches. Les individus sont placés en surveillance. Les docteurs sont ambivalents.
Sympa.
Pas génial pour autant, mais un petit film sympa (un peu régressif pour les adultes quand même), en attendant le big remake avec le grand absent de ce film : Warlock.
La sortie avait été ajournée plusieurs fois pour cause de concurrence avec Deadpool 2, puis Dark Phoenix, mais aussi pour cause de remontage suite à l'échec d'X-Men : Apocalypse, puis au succès de Ça.
OK, c'est pas vraiment le film d'horreur que promettait la bande-annonce (tournez-vous plutôt vers Brightburn pour ça). Et, well, le film est clairement orienté ado : scarification, suicide, premières amours, rébellion... tous les stigmates de l'adolescence sont présentés ici, avec un fil rouge : au cœur de l'histoire, encore une fois, la différence.
Le film se rapproche beaucoup de l'expérience de Split, avec ses personnages "morcelés", et qui était un premier pas vers le super-héros tourmenté (Phoenix ayant raté son coup en 2006¹). Cette fois-ci l'objectif est de le faire basculer dans l'horreur, ouai carrément, et qui s'y colle ? La licence X-Men.
X-Men avait déjà été la première à faire entrer les Mutants à "Hollywood". Après les expériences de Matrix et Incassable, qui sont les premiers vrais supers au sens d'effets spéciaux : wire-fu et pouvoirs pour l'un, approche réaliste et psychologique pour l'autre. Ainsi tous les éléments étaient réunis pour que les Supers en titre fassent bonne figure dans la place. Et les X-Men vinrent en premier, les plus légitimes à Hollywood peut-être, qui aime à mélanger grand spectacle et mythologie.
Persécutés, avec des pouvoirs psy étant l'expression de leur trauma, ils étaient la transition idéale.
Oui, selon moi, la réussite d'un effet² dans un film prépare celui du film suivant. Ce n'est pas seulement l'évolution des vfx qui a fait la différence entre les anciens films Marvel et les nouveaux, mais aussi l'approche psychologique et réaliste. Évidemment, l'une n'est rien sans l'autre.
Et donc, l'ambition de la série cause son propre échec, tel Icare se sentant pousser des ailes et qui voulait voler trop haut. C'était arrivé une première fois avec L'Affrontement final, à la fois trop ambitieux et trop court pour être opérationnel : beaucoup trop de personnages³. Cette erreur de parcours avait amené une suite tout aussi ambitieuse : un nouveau départ aux mutants (le Commencement), puis pas moins que la modification de la première ligne temporelle, avec Logan qui remonte le temps.
Osé ? C'est quand même une belle couleuvre à faire passer.
Mais la série se plante une nouvelle fois avec Apocalypse, un personnage ancré dans l'antiquité. Pas assez riche, cette fois. Mais elle réussit à surprendre à nouveau son public, avec Logan en mood réaliste et vieillissant. Et entre-temps, une magnifique comédie romantique (Deadpool prem's du nom).
Et enfin : Dark phoenix, qui explore à nouveau la figure de la sorcière (motif du feu, de la féminité et du pouvoir destructeur), et se heurte à nouveau à l'incompréhension du public. Alors qu'elle est pourtant l'ultime symbole des mutants persécutés, ces magiciens modernes... alors qu'elle est la figure centrale originelle et ambivalente des X-Men : la seule femme au commencement⁴. Bon.
Donc cette fois, à nouveau, Les Nouveaux Mutants prend le temps de présenter ses personnages. A tort ou à raison, d'ailleurs : l'humour d'Ilyana et Roberto étant ce qu'il est, un peu pourri-gâté. Ilyana étant la plus insupportable des deux, pourtant incarnée par Anya Taylor-Joy (Split, nouveau ping-pong). Et aussi, il y a un clone de Willow dans Buffy. Mais après une longue exposition, cahin caha, on a enfin ce qu'on est venu chercher, ou quand les traumas des personnages sont révélés. La dimension psychique et/ou mythologique s'installe et on assiste enfin aux combat des énergies et des archétypes, éternels, universels. Ouais : ils se mettent sur la moule !
Car le film s'articule autour du personnage de Danielle Moonstar, d'origine cheyenne, et d'une légende de son peuple : "En chacun de nous cohabite deux ours qui luttent éternellement pour notre âme. Le premier ours symbolise le bien, la compassion, l'amour, la confiance. Le second représente le mal : la peur, la honte et l'autodestruction". Précisément le truc qu'Abraham a laissé en cours de route⁵.
Il est relativement intéressant de constater que la structure est similaire à celle de Glass, en tant que faux jumeau. Les Nouveaux mutants sont ici encadrés par le dr Cecilia Reyes, afin d'apprendre à contrôler leurs pouvoirs. Dans Glass, les personnages sont placés sous l'autorité de la docteure Ellie Staple afin qu'elle leur prouve qu'ils sont bien malades et se remettent de leurs illusions (mais...).
Les traumas sont au centre des deux approches. Les individus sont placés en surveillance. Les docteurs sont ambivalents.
Sympa.
Pas génial pour autant, mais un petit film sympa (un peu régressif pour les adultes quand même), en attendant le big remake avec le grand absent de ce film : Warlock.
1. Dans X-Men : L'Affrontement final.
2. En l'occurrence, cet effet est dans l'identification. Le super-héros aurait pu prendre une forme différente au cinéma de ce qu'il était en BD. C'était d'ailleurs le cas dans le premier X-Men : les personnages jouent tout le film en civil, il n'y a que démonstration de pouvoirs. Ce n'est qu'au tout dernier moment qu'ils sortent le dernier pan de la panoplie : oui, les costumes. En aucun cas il n'aurait pu leur faire porter dès l'intro. Une fois la pilule passée, tous les films peuvent commencer en slip ou wonderbra à paillette (cf. WW84).
3. Cet échec sera d'ailleurs le moteur d'Avengers, qui présentera les personnages de sa série un par un, à chaque film.
4. Jean Grey, alias Strange girl, est la seule femme de la première équipe des X-Men en 1963, qui comptait Cyclope, Fauve, Iceberg et Angel. Ce n'est qu'en 1975 que viendront Logan, Diablo, Tornade... Strange girl deviendra Phénix au contact de la Force Phénix en 1976.
5. Dans Star wars : l’Éveil de la Force.
2. En l'occurrence, cet effet est dans l'identification. Le super-héros aurait pu prendre une forme différente au cinéma de ce qu'il était en BD. C'était d'ailleurs le cas dans le premier X-Men : les personnages jouent tout le film en civil, il n'y a que démonstration de pouvoirs. Ce n'est qu'au tout dernier moment qu'ils sortent le dernier pan de la panoplie : oui, les costumes. En aucun cas il n'aurait pu leur faire porter dès l'intro. Une fois la pilule passée, tous les films peuvent commencer en slip ou wonderbra à paillette (cf. WW84).
3. Cet échec sera d'ailleurs le moteur d'Avengers, qui présentera les personnages de sa série un par un, à chaque film.
4. Jean Grey, alias Strange girl, est la seule femme de la première équipe des X-Men en 1963, qui comptait Cyclope, Fauve, Iceberg et Angel. Ce n'est qu'en 1975 que viendront Logan, Diablo, Tornade... Strange girl deviendra Phénix au contact de la Force Phénix en 1976.
5. Dans Star wars : l’Éveil de la Force.
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