Aventures SF, anticipation | Japon | |
...est un film omnibus en trois parties, d'après trois histoires de Katsuhiro Ōtomo.
La Rose magnétique prend place dans le voisinage de la Terre en 2092, avec des éboueurs de l'espace¹ à bord du Corona. Après avoir détruit une épave, ils sont prêts pour leur voyage de retour, un peu impatients, quand ils reçoivent un SOS provenant d'une station spatiale. Contraints par le code du travail d'y répondre, ils se rendent sur place et découvrent qu'un amas de débris orbite autour de la station géante en piteuse état. L'intérieur de la station est un intérieur européen, une sorte d'opéra spatial, qui semble habité par un fantôme.
Le malheur d'une femme, qui engloutit tout. Difficile de dire s'il s'agit d'une IA (possiblement déglinguée) ou d'une conscience transférée, qui par ailleurs semble accéder aux souvenirs comme à la conscience de ses occupants. Mais laissons les détails : l'anime contient d'ailleurs plusieurs mystères inexpliqués quant à la logique de l'histoire et le plan final est d'ailleurs impossible (ou a-t'il été intégré par l'ordinateur lui aussi, à l'instar de Bowman dans 2010 ?). Mais qu'importe : le métrage est d'une beauté formidable, évoquant immanquablement 2001 l'Odyssée de l'espace (la dernière partie, sur la mémoire). En fait tout le segment semble être une relecture de 2001, sur un registre plus horrifique, plus "Shininguesque". Le foetus final de 2001, à la vision de Memories, devient donc une renaissance virtuelle mais augmentée, à l'intérieur d'un programme extraterrestre...
La musique est signée Yoko Kanno, qui a beaucoup œuvré pour le genre mécha (Macross, Escaflowne, Gundam, Rahxephon...) mais aussi Cowboy bebop et Oban star racer...
Le second segment, de Genius Okamoto, la Bombe puante, commence avec Nobuo Tanaka qui retourne travailler au laboratoire alors qu'il est encore malade. Tout irait bien si ses collègues ne lui conseillaient pas de prendre un remède miraculeux qui vient d'être mis au point et en passe d'être commercialisé, et d'aller directement se servir dans le bureau du professeur en chef. Mais le laboratoire travaille aussi sur un projet top secret pour l'armée. Et donc, le jeune homme prend les mauvaises pilules rouges dans le mauvais flacon bleu. Il va dans la salle de pause et ne se réveille que le lendemain, effectivement guéri de son rhume. Mais découvrant que tous ses collègues sont morts, il appelle la police et les secours.
Sur un sujet comme la pandémie, Ōtomo nous livre une farce très sympathique, avec un humour léger et frais comme il a déjà su le faire avec Roujin-Z. La musique est notamment magnifique, les saxophones jazz-funk endiablés, et accompagnant Nabuo dans sa course désespérée.
On aurait pu croire (je l'ai longtemps cru sans vérifier) que si Ōtomo n'avait dirigé cet épisode, il s'était occupé du character design. Mais non, c'est le suivant qu'il a pris en charge.
Le troisième sketch est encore le plus courageux des trois. Une animation des personnages en traditionnel, au crayon, qui rappelle Fritz the cat ou même l'Impitoyable lune de miel, les dessins animés underground. Dans une dystopie en huis-clos, très marquée steampunk (ou dieselpunk pour les puristes), on va suivre parallèlement les journées d'un père chargeur de canon, et de son fils, endoctriné à l'école. Une dystopie très orwelienne, donc, où la propagande et le culte de la personnalité sont présents, et où tous les efforts de guerre (scolarité comprise) sont dirigés contre un ennemi inconnu dans une guerre perpétuelle.
Techniquement son principal intérêt est l'idée d'avoir des "plans uniques", en fait de longs "mouvements de caméra" qu'on appelle en cinéma live, travelling et zooms. Ce qui peut sembler facile à dessiner, en théorie, devient rapidement très complexe : les séries animées par exemple utilise plus souvent le balayage latéral appelé parallax, qui consiste souvent à montrer un personnage qui court sur fond de trames.
Le panoramique, qui consiste à faire tourner la caméra, est en fait courbe et plus complexe à dessiner.
Le segment est d'ailleurs produit par le studio 4°C², spécialiste du style superflat (super-plat).
Les trois segments sont écrits par Katsuhiro Ōtomo et Satoshi Kon, adaptés d'une bande-dessinée d'Ōtomo.
L'ensemble est de très bonne facture, une véritable pépite.
Le malheur d'une femme, qui engloutit tout. Difficile de dire s'il s'agit d'une IA (possiblement déglinguée) ou d'une conscience transférée, qui par ailleurs semble accéder aux souvenirs comme à la conscience de ses occupants. Mais laissons les détails : l'anime contient d'ailleurs plusieurs mystères inexpliqués quant à la logique de l'histoire et le plan final est d'ailleurs impossible (ou a-t'il été intégré par l'ordinateur lui aussi, à l'instar de Bowman dans 2010 ?). Mais qu'importe : le métrage est d'une beauté formidable, évoquant immanquablement 2001 l'Odyssée de l'espace (la dernière partie, sur la mémoire). En fait tout le segment semble être une relecture de 2001, sur un registre plus horrifique, plus "Shininguesque". Le foetus final de 2001, à la vision de Memories, devient donc une renaissance virtuelle mais augmentée, à l'intérieur d'un programme extraterrestre...
La musique est signée Yoko Kanno, qui a beaucoup œuvré pour le genre mécha (Macross, Escaflowne, Gundam, Rahxephon...) mais aussi Cowboy bebop et Oban star racer...
Le second segment, de Genius Okamoto, la Bombe puante, commence avec Nobuo Tanaka qui retourne travailler au laboratoire alors qu'il est encore malade. Tout irait bien si ses collègues ne lui conseillaient pas de prendre un remède miraculeux qui vient d'être mis au point et en passe d'être commercialisé, et d'aller directement se servir dans le bureau du professeur en chef. Mais le laboratoire travaille aussi sur un projet top secret pour l'armée. Et donc, le jeune homme prend les mauvaises pilules rouges dans le mauvais flacon bleu. Il va dans la salle de pause et ne se réveille que le lendemain, effectivement guéri de son rhume. Mais découvrant que tous ses collègues sont morts, il appelle la police et les secours.
Sur un sujet comme la pandémie, Ōtomo nous livre une farce très sympathique, avec un humour léger et frais comme il a déjà su le faire avec Roujin-Z. La musique est notamment magnifique, les saxophones jazz-funk endiablés, et accompagnant Nabuo dans sa course désespérée.
On aurait pu croire (je l'ai longtemps cru sans vérifier) que si Ōtomo n'avait dirigé cet épisode, il s'était occupé du character design. Mais non, c'est le suivant qu'il a pris en charge.
Le troisième sketch est encore le plus courageux des trois. Une animation des personnages en traditionnel, au crayon, qui rappelle Fritz the cat ou même l'Impitoyable lune de miel, les dessins animés underground. Dans une dystopie en huis-clos, très marquée steampunk (ou dieselpunk pour les puristes), on va suivre parallèlement les journées d'un père chargeur de canon, et de son fils, endoctriné à l'école. Une dystopie très orwelienne, donc, où la propagande et le culte de la personnalité sont présents, et où tous les efforts de guerre (scolarité comprise) sont dirigés contre un ennemi inconnu dans une guerre perpétuelle.
Techniquement son principal intérêt est l'idée d'avoir des "plans uniques", en fait de longs "mouvements de caméra" qu'on appelle en cinéma live, travelling et zooms. Ce qui peut sembler facile à dessiner, en théorie, devient rapidement très complexe : les séries animées par exemple utilise plus souvent le balayage latéral appelé parallax, qui consiste souvent à montrer un personnage qui court sur fond de trames.
Le panoramique, qui consiste à faire tourner la caméra, est en fait courbe et plus complexe à dessiner.
Le segment est d'ailleurs produit par le studio 4°C², spécialiste du style superflat (super-plat).
Les trois segments sont écrits par Katsuhiro Ōtomo et Satoshi Kon, adaptés d'une bande-dessinée d'Ōtomo.
L'ensemble est de très bonne facture, une véritable pépite.
1. Thème qui sera repris dans le manga de Makoto Yukimura puis la série Planetes (2003).
2. Principalement connu en France pour Animatrix, Mind game, Amer béton, et maintenant Metafuckaz...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire