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Robot carnival [Animation] 1987-1998

Courts-métrages | Japon |

Ciné - Des courts-métrages animés et des automates

Si la vision d'un film à sketches sur le thème du robot, qui plus est sans dialogue¹, peut désarçonner, voir somnoler si vous ne faites pas de cheval, il n'en reste pas moins que Robot carnival est excellent et pour plusieurs raisons.

Non seulement parce qu'il donne l'occasion à des animateurs, sous le parrainage de Katsuhiro Ōtomo, de passer le cap supérieur et passer à la réalisation, mais aussi, pour nous, c'est l'opportunité de découvrir différents styles sur un thème commun. Des courts-métrages présentant des univers qu'on aimerait parfois revoir...
Les omnibus sont des perles rares, c'est-à-dire peu distribuées, et contiennent des petits bijoux visuels. Car même si les travaux ne sont pas tous d'intérêt égal, la qualité technique est bien présente.
Alors on somnole peut-être, mais on loue l'initiative. Certes les fans de SF pourront être déçus, car la pluralité des univers, déroutante, est aussi variable : ambiance victorienne pour l'un, SF fantasy ambiance Sailor Moon² pour l'autre, ou encore contexte médiéval paysan pour un autre.

Le robot n'étant qu'un automate élaboré, le thème n'est pas propre à la science-fiction (Pinnochio pour exemple).
Alors que Robot carnival (le sketch d'intro), Frankenstein's wheel, Tale of two robots et Nightmare se distinguent particulièrement sur l'animation voire sur l'histoire et les idées, que Deprive et Cloud tiennent bon la barre, Presence et Starlight angel font un peu intrus car orientés shōjo³ : romance pour le premier, et magical girl pour le second. Ils ne sont pas inintéressants pour autant, le second proposant d'ailleurs, après le magical sentaï, une nouvelle variante du genre. 

A réserver aux plus curieux, donc.

Opening, réalisé par Atsuko Fukushima et Katsuhiro Ōtomo.
Frankenstein's Wheel, réalisé par Koji Morimoto.
Deprive, réalisé par Hidetoshi Omori.
Presence, réalisé par Yasuomi Umetsu.
Star Light Angel, réalisé par Hiroyuki Kitazume. Inspiré par le clip d’une chanson de A-ha : Take on Me.
Cloud, réalisé par Mao Lamdo.
A Tale of Two Robots - Chapter 3: Foreign Invasion, réalisé par Hiroyuki Kitakubo.
Nightmare (Red Chicken Head Guy), réalisé par Takashi Nakamura.
Ending, réalisé par Atsuko Fukushima et Katsuhiro Ōtomo.
Epilogue


1. Sans dialogue à l'exception de deux courts. A moins de parler plusieurs langues, vous risqueriez de regretter une commande en import.
2. Sailor Moon n'est pas la seule dans son genre : Cutey Honey, Gigi, Sakura... C'est du Magical girl.
3. Pour adolescentes

Animation, anime, science-fiction, anticipation, post-apocalypse, androïde, mécha, critique, analyse

L'Éclair noir [Film] 2009

Super-héros | Russie |

Ciné - Un ado et une voiture volante
En 2004, une équipe de chercheurs fore le sol à la recherche de diamants. La tête de la foreuse n'arrivant plus à percer la roche, ils arrivent à la conclusion que l'énergie nucléaire n'est plus suffisante. Ils se mettent en quête du nanocatalyseur, un million de fois plus puissant qu'une centrale classique, un projet développé à l'époque soviétique et laissé pour compte.
De nos jours, en fouillant les sous-sols, deux ouvriers trouvent une voiture en bon état qu'ils décident de revendre pour se faire un peu d'argent. De son côté, Dima Maïkov a les mêmes problèmes d'argent. Dima et Maxime sont en quête de filles et de voitures, croyant que les deux vont de pair. Alors que Maxime s'offre une Mercedes, Dima se voit offrir une vieille Gas Volga, un modèle des années 50. Ils vont entrer en compétition pour conquérir la fille de leurs rêves. Il cache sa voiture pour ne pas se taper la honte, et suite à une conférence de Victor Kuptsov, décide d'emprunter le même chemin : vendre des fleurs et ne plus s'occuper des autres.


Plutôt destiné aux ados et jeunes adultes, l’Éclair noir cause de réussite sociale et de valeurs morales, de triangulation amoureuse. Et si son titre évoque une amitié avec un cheval dans un vieux film Disney, c'est plutôt à la Coccinelle de Monte-Carlo qu'on pense étant donné le ton humoristique.
Tut-tut, plusieurs films ont déjà été tournés autour de voitures expérimentales sans être comparables pour autant. Car oui, ce film original a son identité propre.
D'autant plus qu'à un moment, le film bifurque et prend un virage étonnant : il devient un film de super-héros sans cape ni slip. Le scénario emprunte alors à Spider-man ou à Superman, tout en oubliant le decorum habituel. Aussi son personnage défendra les mêmes valeurs : non pas la liberté, ni le patriotisme, mais l'altruisme contre l'égoïsme... Avant les Guardians (de Sarik Andreasyan, 2017), tentative de super-héros patriotes russes, mais qui fonctionne assez mal, l’Éclair noir reste le meilleur dans sa catégorie (puisque ni Wanted ni Hardcore Henry n'en sont).

Car le super-héros hors États-Unis a toujours un goût étrange, avec tous ses accessoires et ses vêtements bariolés. D'ailleurs, notons que le sup' U.S. a toujours un goût étrange pour qui n'est pas habitué.

Cinéma, science-fiction, super-héros, fantasy, mécha, critique, analyse, Dmitri Kisseliov, Aleksandr Voytinskiy

Roujin Z [Animation] 1991

Comédie SF | Japon |

Roujin-Z est un film d'animation japonais réalisé par Hiroyuki Kitakubo

Animation - Un anime SF du genre mécha mature
...et scénarisé par Katsuhiro Otomo, le réalisateur du mythique Akira. Akira est plus qu'une pointure : une révolution dans l'industrie de l'animation japonaise et internationale¹. On ne peut pas en dire autant de Roujin-Z, d'une facture visuelle plus classique, du genre que le public néophyte aura peut-être du mal à visionner. Si à la première vision on reconnaît facilement les points communs avec Akira (avant tout esthétiques), à la deuxième on peut se demander si on est bien chez Otomo. Parce que non. Si l'histoire et le design des méchas sont bien signés Otomo, le character design est de Hisashi Eguchi. Et ça fait toute la différence. Donc non les fans d'Otomo ne s'y sont pas tous retrouvés, mais oui, on reconnaît la patte et l'audace de l'auteur. Cette histoire est de plus, tout-à-fait essentielle du point de vue SF.

Plus que le "vieillissement de la population", proposé par l'éditeur et qui est effectivement l'argument de l'histoire, le thème du film est plus simplement la vieillesse et la dépendance, et donc il est question du traitement des personnes âgées au Japon, et par extension dans nos sociétés industrielles. Sur le ton de l'humour, OK, mais on ne se demandera pas pourquoi le film n'a pas obtenu plus de budget pour sa réalisation ou pour sa communication.
Il semble que les responsables en ait eu bien conscience, d'ailleurs, puisque même dans le film, lors de la conférence de presse présentant le Z-001 le lit révolutionnaire pour l'accompagnement des personnes en fin de vie... les premières rangées de fauteuil dans la salle sont vides, preuve du désintéressement du sujet.

Mais rembobinons un peu.

Le film commence avec M. Takazawa, un vieillard alité qui s'est soulagé sur lui et qui appelle son infirmière à l'aide. Puis ont lieu la conférence susdite et l'adoption du projet. Chez le vieillard, son infirmière Haruko lave son linge, arrive alors l'ambulance du ministère de la santé. M. Takazawa sera le premier à tester ce fabuleux prototype de lit à intelligence artificielle. Mais très rapidement tout va dégénérer, au propre comme au figuré². Peu de temps après l'internement du monsieur, Haruko reçoit des appels à l'aide sur son ordinateur de l'hôpital, puis le message apparaît sur tous les ordinateurs qui semblent être comme piratés³.
Elle convainc ses amis de l'accompagner à l'institut. Mais la visite clandestine tourne à l’invraisemblable : M. Takazawa veut s'en aller et semble contrôler la machine (le lit). Ils réussissent à s'enfuir, mais le ministère les retrouve facilement et le ramène. Cependant, Haruko s'inquiète pour son ancien patient, et demande à un autre patient de son service, à l'hôpital, de l'aider à le contacter. Le patient en question est un ancien programmeur qui pirate des trucs entre deux parties de Gran Turismo. Bé oui on est dans le futur, bro'. Bref, ils iront jusqu'à imiter la voix de sa défunte femme pour le sortir de léthargie. Mais en même temps que le vieil homme, c'est un monstre qui se réveillera et brisera ses chaînes...

 

C'est sous l'angle de la satire et du mécha qu'Otomo et Kitakubo abordent le sujet et nous livrent cette œuvre mature. Elle porte malheureusement les stigmates des animés en France, avec sa barrière culturelle (mais virtuelle) : des personnages sympathiques mais pas vraiment caractérisés, une musique anodine (et même très très expérimentale pour le coup), une histoire courte et rondement menée (1h20)... un petit budget tout simplement MAIS c'est là aussi qu'on trouve des créations belles et originales. Avec cette approche de la symbiose de l'organique à la technologie, les auteurs nous parlent bien de l'humanité, derrière une société parfois mécanique et déshumanisante. Un sujet qui aurait pu être celui d'une comédie dramatique ou d'un drame en salle d'arts et d'essais... A noter aussi, une trame narrative originale, avec cette machine qui fait plusieurs évasions, comme un appel lancinant visant à rétablir la communication.

1. Le film est adapté de sa propre B.D. qui était déjà best-seller... Otomo commencera l'animation avec un chef d’œuvre, et ne connaîtra plus de succès comparable. Mais au Japon son nom lui permet de porter des projets de type omnibus.
2. Ce qui semble être la marque de fabrique d'Otomo. On pense tant à Akira qu'à son sketch dans Memories, ou encore à Dōmu.
3. Wake up Neo... the Matrix has you...

Mécha, science-fiction, animation, IA, comédie, société, Katsuhiro Ōtomo

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