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Upgrade [Film] 2018

Action SF | Australie |

Ciné - Cyberpunk. Gore. Cybergore.

Grey est mécanicien à son compte, il déteste le tout-électronique et ne s'occupe que des voitures de collection. Il vit avec sa femme programmeuse dans une maison relativement luxueuse et intelligente (oui sa maison). Il lui propose (à sa femme) de l'accompagner chez le client à qui il doit ramener la voiture qu'il vient de terminer, afin qu'elle le ramène, mais aussi qu'il la lui présente. Le propriétaire de la voiture n'est autre que Eron Keen, le directeur de Cobolt, qui ne trouve rien de mieux que leur montrer sa dernière micro-puce expérimentale secrète. Sur le retour, la voiture intelligente s'emballe (comme quoi l'intelligence ça fait pas tout) et c'est l'accident. Ils s'en sortent vivants, mais trois pauvres les trouvent, tuent sa femme et le laissent pour mort.

Un petit film australien, le second de son réalisateur Leigh Whannell (et avant Invisible man, 2020), plutôt réussi et très bluffant à la première vision. A la deuxième l'évidence est probante : le scénario aurait mérité d'être encore travaillé, car des non-sens pointent le bout de leur nez et font boiter le tout (comment boiter avec un bout de nez, ça...) Malgré tout c'est donc une bonne surprise. Un film de vengeance efficace, sur fond de cyberpunk (ou plutôt de néo-cyberpunk) avec des cyborgs dedans. Et c'est encore assez rare pour être apprécié. De bonnes idées pour rafraîchir le genre, notamment du gore et du transhumanisme, mais aussi plein de petites idées pour nous projeter : des téléphones de la taille d'une oreillette (finis les jeux vidéo dans le métro), des voitures assistées 12G (on en avait vu dans Cloud Atlas) qui ressemblent à des hypercars en moins aérodynamiques, et un fossé entre les classes sociales qui fournit l'argument de départ.
En plus il y a de jolies couleurs : c'est ça que le cinéma a retenu du cyberpunk après Blade runner.
Des voitures qui volent (probablement de type "taxis à Dubaï"¹), le background est sympathique et le décor bien planté.

Bien sûr tout ça ne serait rien sans une réalisation efficace et inventive.


1. Vrai projet de type mini-hélicoptères

Cinéma, cyberpunk, anticipation, action SF, cyborg, intelligence artificielle, transhumanisme, critique, analyse

Prisoners of power [Film] 2009

Aventures SF | Russie |

Ciné - Crashé sur Saraksh
Prisoners of powers : Battlestar rebellion ; 2157 Planète inconnue ; Dark planet... Ah, tous ces titres qui sentent la série B de vidéoclub, le temps béni de la VHS avec ses chefs d’œuvres inconnus...
Un film de SF utopiste et foncièrement positiviste, un style plutôt léger : il s'agit effectivement d'un film pour adolescents et jeunes adultes, mais comme nous allons le voir, il vaut largement son pesant de cacahuètes...

"2157. L'âge d'or de l'humanité. Armés de la grande théorie de l'éducation, les Hommes ont oublié les guerres, la famine, et le terrorisme. La nature revit, la médecine a réussi à éradiquer les maladies et a permis d'exploiter toutes les facultés du corps humain. Les Terriens ont colonisé de lointaines planètes. Pour les nouvelles générations, les vols de prospection sont monnaie courante, et la dernière race de terriens est aussi forte et téméraire que naïve. Elle pense que rien ne lui est impossible."
A bord de sa fusée personnelle, Maxim discute avec sa grand-mère par "radio". Elle n'a pas fini de le sermonner sur son groupe de recherche libre qu'un astéroïde percute son vaisseau, et le voilà crashé sur Saraksh.

Maxime Kammerer vient de la Terre, une Terre idéale dont on n'apprendra presque rien. Il est parfait : une forme athlétique, une certaine invulnérabilité même. Un personnage qu'on suppose très instruit, mais poussé par l'intelligence du cœur. On ne sait pas trop si c'est à cause de son côté électron libre, ou de sa force incroyable, que les différents services du gouvernement tenteront de lui mettre le grappin dessus.
Un film frais, ambitieux, qui flirte avec 1984 et le mensonge d'état. Il est adapté d'un roman de 1971 paru en France sous le titre de L’Île habitée, écrit par Arcadi et Boris Strougatski, aussi auteurs de Stalker (1972) et Il est difficile d'être un dieu, également portés à l'écran. Dans leurs romans ils n'épargnent pas le régime soviétique, qui les censurera dès 1969, mais ils continueront de publier clandestinement jusque dans les années 80.
De son côté, le réalisateur Fiodor Bondartchouk fera Attraction en 2017.

2157 est tout-à-fait intéressant car malgré son côté grosse prod pour ados (le personnage principal est, en quelque sorte, un étudiant en voyage linguistique). L'utopie est un genre particulièrement difficile, et prend ici la forme d'une "utopie en balade dans une dystopie¹". La dystopie est déjà digérée, et sert ici essentiellement de décor.
Si on est loin du traitement d'Andreï Tarkovsky sur Stalker, ou même de la dernière adaptation, un poil incongrue et théâtrale, d'Il est difficile d'être un dieu, il explore des sujets tout aussi intéressants comme la société de contrôle, le choc des cultures, l'éducation, le surhumain...
2157 c'est aussi la rencontre d'un militaire et d'un pacifiste, et donc, il prend par moments la forme d'un buddy movie original.
Dans le futur, les héros sont de grands blondinets frisés avec des sweats à capuche, et la fange des bas-fonds, des dark cosplayeurs. Mais justement, les personnages sont très typés et de nombreuses trouvailles visuelles ponctuent ce film très "bande-dessinée", c'est-à-dire coloré et décomplexé.

Les décors, assemblages de béton obliques, rappellent l'architecture post-constructiviste. Un monde futuriste régi par des Pères inconnus, où l'on trouve patrouilles volantes, cyborgs, des designs de véhicules beaux et rares (on pense à Total recall), mais surtout efficaces.

Un découpage épique qui pourra surprendre ou ennuyer : il s'agit en fait d'une compilation de deux films, réalisée pour l'international.



1. Pas si dystopique d'ailleurs : où les prisonniers ne sont pas menottés, où les fonctionnaires commettent des fautes graves et sont tout simplement virés, où d'ailleurs ils éteignent leur cigarette à la demande des prisonniers, où les chefs d'état reçoivent des appels de leur "papa". On est loin du manichéisme à la Star wars...

Film, science, fiction, space opera, dystopie, utopie, colonisation spatiale, mutation, théorie de l'éducation, action SF, surhumain, cyborg, critique, analyse

STARS WAR, d'après le script original, et la mythologie [BD] 2014

Super-héros | USA |

Vous vouliez du Star Wars peut-être ? Voilà, voilà.

BD - Star wars, le script original
Pas facile de faire la nuance comme ça mais le titre original de la saga est Star Wars, traduire : LES Guerres de l'étoile. Donc quand une B.D. est titrée LA Guerre des étoiles, il faut comprendre qu'il s'agit d'une variante ? Bon.

"Avant Star Wars, il y a eu la Guerre des étoiles (...) le projet initial imaginé par George Lucas."

Donc cette guerre des étoiles là, c'est un des scripts originaux de l'épisode IV¹. Comme tout le monde le sait il y a eu moult réécritures de ce premier épisode afin d'obtenir le script parfait qui a précédé le tournage. Et dix ans ont séparé la première écriture du tournage. Des personnages, des espèces entières ont disparu, des tribus, des sectes, et des pans entiers de l'histoire ont sauté. Toutefois, on ne saura pas quelle version particulière a été retenue, le tout a de toute façon été réécrit par un autre scénariste, J.W. Rinzler.

Après l'exécution de son fils cadet, par un Sith, sur la quatrième lune d'Utapau, Kane Starkiller et son aîné se rendent sur Aquilae. Pendant ce temps sur Alderande, l'Empereur s'adresse à la foule. Il annonce publiquement qu'il va prendre Aquilae, foyer des derniers Jedaï Bendu et de la Résistance... Non loin sur la même planète, Whitsun annonce à Bail Antillès, un marchand, qu'il compte franchir le blocus et prévenir les Jedaï. Antillès est arrêté, mais il a juste le temps de lui conseiller de demander de l'aide aux pirates.
Pendant ce temps encore, Dark Vador, le gouverneur Hoedaack et Vantos Coll discutent de Luke Skywalker, général des armées Aquiléenne discret mais terriblement puissant.
Sur Aquilae, le roi préside à une réunion du conseil. Celui-ci est divisé à l'idée d'accepter ou non le traité de paix proposé par l'Empereur (alors même que ce fourbe a décidé de ne pas attendre). Puis la fameuse station de combat géante arrive en vue d'Aquilae (Zed Sispéo et Dédeux y sont affectés) et les pilotes de chasseurs Chewie, Mace et cie sont en charge de l'attaquer.

Cette longue introduction (et encore je n'ai retenu que les passages révélateurs pour ma critique) nous présente des noms familiers dans une histoire à des années-lumières des précédentes. Les fans de la saga auront débunké les différences, et toujours les mêmes traductions françaises : Chewie, Chico, Dark Vador au lieu de Darth Vader... 
Il y a plusieurs façons de lire cette histoire. Comme un fan, à chercher les 136 différences... comme une nouvelle aventure dans une autre dimension de l'univers étendu (univers Légendes)... ou comme un scénariste de film, en considérant l'histoire comme une première version du script, à comparer les deux versions en tentant de s'expliquer les raisons qui ont poussé aux modifications...
Du point de vue logistique par exemple, on passe de la présentation d'un certain nombre de seconds rôle et d'enjeux à définir rapidement à une introduction beaucoup plus linéaire (et claire) dans le film. Comment on passe de deux landspeeders à un. Les modifications d'écriture peuvent s'expliquer par une volonté de baisser le budget du film et aussi d'amoindrir les ambitions de l'histoire pour rendre claire (et moins ambiguë) la trame scénaristique en vue d'un public familial. Ainsi les montures exotiques se font plus rares et moins rapides (on passe quasiment du Vélociraptor au Banta).
Mais aussi on apprend un peu comment transformer un bon scénario en scénario formidable (dédicace à ceux qui ont appris le scénario dans les années 2000) : comment transformer des persos en persos inoubliables, comment transformer de bons méchanoïdes en méchanoïdes prodigieux etc. mais aussi comment transformer une histoire assez intéressante en scénario tout public.
Car c'est une des différences entre le roman, la BD, et le film (a fortiori entre le film d'art et d'essai et le blockbuster aussi). Et c'est donc un des problèmes de l'adaptation. Avec le nombre de lecteurs ou de spectateurs, l'élargissement du public, on constate généralement une baisse d'ambition scénaristique. Généralement car ce n'est pas toujours le cas. Chez Pixar par exemple, ou dans d'autres animations, on voit bien qu'il a une lecture destinée aux enfants, et une lecture plus complexe destinée aux adultes². C'est là que commence le développement du sous-texte³ et du champs allusif. Dans Addiction, d'Abel Ferrara, le thème du vampire est décliné avec des junkies : le glissement subjectif, l'opération de métaphorisation à l'inverse engendre une sorte de sous-texte aléatoire⁴ sur l'addiction. Enfin, à l'opposé et pour en revenir à la SF, dans Transformers 2, le sous-texte comparant les robots géants à des titans de la mythologie ou des dieux : le film de robots prend alors une dimension symbolique, qui suggère plus que ce qui est montré. Je vais m'arrêter là car nous sortons largement du sujet de Star Wars, et de Stars War, mais c'est une théorie d'ensemble du cinéma qui a déjà été esquissée, et sur laquelle j'espère revenir un jour.
MAIS dans Star Wars, il y a ce phénomène à l'état limpide : le discours sur le Bien et le Mal, à travers celui sur l'Empire nazi et la Résistance. Même si les soldats de l'Empire sont en armure blanche, même si les Jedis sont des chevaliers (royalistes ?), même si les gentils tirent les premiers, le fond de l’œuvre présente un discours moral : il s'agit d'une allégorie strictement manichéenne.
Pour en revenir au problème du média et de l'élargissement du public (accessoirement, à la censure par nivellement) l’ambiguïté est par exemple proscrite de l'entertainment, et pour cause : longue à mettre en place et à signifier. Dans le cas de Star Wars c'est toute la différence entre l'univers cinématographique et l'univers étendu (désormais appelé Legends) : les Jedis peuvent être une secte parmi d'autres, ou un ordre au service d'une idéologie comme une autre, peuvent avoir une histoire avec des faits d'armes honteux... ils ne sont pas aussi lisses qu'à l'écran. Et il n'y a pas de discours moral, en attestent d'ailleurs, formellement, les Jedis gris. Bref.

Cette nouvelle "adaptation" des films n'étonnera pas le lecteur des BD Star Wars. Les intentions lui seront familières. En-dehors de quelques noms revisités (ou conservés depuis les premières traductions) les chasseurs Taï, Annikin, un Dédeux qui parle, Dagobah, confondu avec Kashyyyk et Endor, devient le "système interdit"... malheureusement la guerre de pouvoir mise en place en introduction n'est finalement là que pour servir une aventure et fournir simplement un arrière-plan à leurs péripéties.

En conséquence de quoi : un projet peu clair pour les néophytes, mais cela pourrait-il les intéresser de toutes façons ? Un peu brouillon, ou pas assez donc, bien qu'en matière de SW, on ne soit plus à ça près.
Mais intéressant du point de vue scénaristique, curieux si on veut creuser un peu l'univers étendu, et relativement divertissant si on déjà accro.
 
La Guerre des étoiles, d'après le script original. Scénario : J.W. Rinzler ; Dessin : Mike Mayhew. Publié chez Delcourt.


1. Le tout premier, donc, de 1977.
2. Dans Vice-versa par exemple, il est possible de voir l'histoire uniquement sur le plan des archétypes, même si l'exercice est assez difficile.
3. Et c'est certainement une réminiscence de ce qu'on appelait autrefois l'art.
4.
Selon la réflexion du public, il "donne à penser".

Bande-dessinée, space opera, science fiction, cyborg, fantasy, critique, analyse, scenario, George Lucas, star wars, Mike Mayhew

Hardcore Henry [Film] 2016

Action SF | Russie, USA |

Ciné - Chasse à l'homme augmenté
Hardcore Henry, c'est un peu Crank 2 avec moins de blabla. Un film d'action SF taré avec du parkour¹ dedans.
Filmé en Gopro et tourné dans des conditions mi-professionnelles mi-improvisées (tournage dans la ville), procurant au film un effet de réalisme imparable (déjà utilisé dans les Crank), alors qu'en même temps, le scénario est complètement jeté...

Fraîchement sorti de son coma artificiel, et amnésique, Henry n'a même pas le temps d'acquérir une voix synthétique en plus de ses membres artificiels que le laboratoire est attaqué par une faction opposée voulant le voler lui, prototype d'une expérience d'avant-garde : fabriquer des super-soldats mécanisés. A peine "parachuté" du laboratoire aérien, il va être l'objet d'une chasse à l'homme qui ne s'arrêtera plus.

Sur mode FPS /Survival, le film a été tourné pour deux millions de dollars via Bazelevs la société de production de Timour Bekimambetov².
Il y a des effets incompréhensibles qui participent à l'immersion : des cascades apparemment sans fil, des effets pyrotechniques en pleine ville, des clones téléguidés (dont un au fort accent british)... certes la caméra subjective aura pu faciliter sans doute le développement et le tournage du film, tant sur l'écriture de plans que sur les effets spéciaux... mais il aura pu avoir son lot de complications aussi. On cherche les raccords de plans par exemple... mais après la Corde et tous les found footage, il semble qu'un nouveau cap soit franchi.
Mais on se demande, quand même... entre un Numéro quatre à 60 millions et un Hardcore Henry à 2 millions, où passe l'argent... dans les taxes ? Possible qu'un effet de grue américaine revienne plus cher qu'un cascadeur-réalisateur russe... mais quand même, avec Attraction (Prityazhenie, 2017), il semblerait que les Russes soit en possession d'une technologie secrète pour faire des films pas chers... A méditer...


1. Parkour, freerunning : sport urbain.
2. Réalisateur de Wanted : Choisis ton destin, Abraham Lincoln chasseur de vampires, Ben-Hur (2016)...

Cinéma, action, clonage, cyborg, critique, analyse, Timour Bekimambetov

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