Super-héros | USA | |
Vous vouliez du Star Wars peut-être ? Voilà, voilà.
Pas facile de faire la nuance comme ça mais le titre original de la saga est Star Wars, traduire : LES Guerres de l'étoile. Donc quand une B.D. est titrée LA Guerre des étoiles, il faut comprendre qu'il s'agit d'une variante ? Bon.
"Avant Star Wars, il y a eu la Guerre des étoiles (...) le projet initial imaginé par George Lucas."
Donc cette guerre des étoiles là, c'est un des scripts originaux de l'épisode IV¹. Comme tout le monde le sait il y a eu moult réécritures de ce premier épisode afin d'obtenir le script parfait qui a précédé le tournage. Et dix ans ont séparé la première écriture du tournage. Des personnages, des espèces entières ont disparu, des tribus, des sectes, et des pans entiers de l'histoire ont sauté. Toutefois, on ne saura pas quelle version particulière a été retenue, le tout a de toute façon été réécrit par un autre scénariste, J.W. Rinzler.
Après l'exécution de son fils cadet, par un Sith, sur la quatrième lune d'Utapau, Kane Starkiller et son aîné se rendent sur Aquilae. Pendant ce temps sur Alderande, l'Empereur s'adresse à la foule. Il annonce publiquement qu'il va prendre Aquilae, foyer des derniers Jedaï Bendu et de la Résistance... Non loin sur la même planète, Whitsun annonce à Bail Antillès, un marchand, qu'il compte franchir le blocus et prévenir les Jedaï. Antillès est arrêté, mais il a juste le temps de lui conseiller de demander de l'aide aux pirates.
Pendant ce temps encore, Dark Vador, le gouverneur Hoedaack et Vantos Coll discutent de Luke Skywalker, général des armées Aquiléenne discret mais terriblement puissant.
"Avant Star Wars, il y a eu la Guerre des étoiles (...) le projet initial imaginé par George Lucas."
Donc cette guerre des étoiles là, c'est un des scripts originaux de l'épisode IV¹. Comme tout le monde le sait il y a eu moult réécritures de ce premier épisode afin d'obtenir le script parfait qui a précédé le tournage. Et dix ans ont séparé la première écriture du tournage. Des personnages, des espèces entières ont disparu, des tribus, des sectes, et des pans entiers de l'histoire ont sauté. Toutefois, on ne saura pas quelle version particulière a été retenue, le tout a de toute façon été réécrit par un autre scénariste, J.W. Rinzler.
Après l'exécution de son fils cadet, par un Sith, sur la quatrième lune d'Utapau, Kane Starkiller et son aîné se rendent sur Aquilae. Pendant ce temps sur Alderande, l'Empereur s'adresse à la foule. Il annonce publiquement qu'il va prendre Aquilae, foyer des derniers Jedaï Bendu et de la Résistance... Non loin sur la même planète, Whitsun annonce à Bail Antillès, un marchand, qu'il compte franchir le blocus et prévenir les Jedaï. Antillès est arrêté, mais il a juste le temps de lui conseiller de demander de l'aide aux pirates.
Pendant ce temps encore, Dark Vador, le gouverneur Hoedaack et Vantos Coll discutent de Luke Skywalker, général des armées Aquiléenne discret mais terriblement puissant.
Sur Aquilae, le roi préside à une réunion du conseil. Celui-ci est divisé à l'idée d'accepter ou non le traité de paix proposé par l'Empereur (alors même que ce fourbe a décidé de ne pas attendre). Puis la fameuse station de combat géante arrive en vue d'Aquilae (Zed Sispéo et Dédeux y sont affectés) et les pilotes de chasseurs Chewie, Mace et cie sont en charge de l'attaquer.
Cette longue introduction (et encore je n'ai retenu que les passages révélateurs pour ma critique) nous présente des noms familiers dans une histoire à des années-lumières des précédentes. Les fans de la saga auront débunké les différences, et toujours les mêmes traductions françaises : Chewie, Chico, Dark Vador au lieu de Darth Vader...
Cette longue introduction (et encore je n'ai retenu que les passages révélateurs pour ma critique) nous présente des noms familiers dans une histoire à des années-lumières des précédentes. Les fans de la saga auront débunké les différences, et toujours les mêmes traductions françaises : Chewie, Chico, Dark Vador au lieu de Darth Vader...
Il y a plusieurs façons de lire cette histoire. Comme un fan, à chercher les 136 différences... comme une nouvelle aventure dans une autre dimension de l'univers étendu (univers Légendes)... ou comme un scénariste de film, en considérant l'histoire comme une première version du script, à comparer les deux versions en tentant de s'expliquer les raisons qui ont poussé aux modifications...
Du point de vue logistique par exemple, on passe de la présentation d'un certain nombre de seconds rôle et d'enjeux à définir rapidement à une introduction beaucoup plus linéaire (et claire) dans le film. Comment on passe de deux landspeeders à un. Les modifications d'écriture peuvent s'expliquer par une volonté de baisser le budget du film et aussi d'amoindrir les ambitions de l'histoire pour rendre claire (et moins ambiguë) la trame scénaristique en vue d'un public familial. Ainsi les montures exotiques se font plus rares et moins rapides (on passe quasiment du Vélociraptor au Banta).
Mais aussi on apprend un peu comment transformer un bon scénario en scénario formidable (dédicace à ceux qui ont appris le scénario dans les années 2000) : comment transformer des persos en persos inoubliables, comment transformer de bons méchanoïdes en méchanoïdes prodigieux etc. mais aussi comment transformer une histoire assez intéressante en scénario tout public.
Car c'est une des différences entre le roman, la BD, et le film (a fortiori entre le film d'art et d'essai et le blockbuster aussi). Et c'est donc un des problèmes de l'adaptation. Avec le nombre de lecteurs ou de spectateurs, l'élargissement du public, on constate généralement une baisse d'ambition scénaristique. Généralement car ce n'est pas toujours le cas. Chez Pixar par exemple, ou dans d'autres animations, on voit bien qu'il a une lecture destinée aux enfants, et une lecture plus complexe destinée aux adultes². C'est là que commence le développement du sous-texte³ et du champs allusif. Dans Addiction, d'Abel Ferrara, le thème du vampire est décliné avec des junkies : le glissement subjectif, l'opération de métaphorisation à l'inverse engendre une sorte de sous-texte aléatoire⁴ sur l'addiction. Enfin, à l'opposé et pour en revenir à la SF, dans Transformers 2, le sous-texte comparant les robots géants à des titans de la mythologie ou des dieux : le film de robots prend alors une dimension symbolique, qui suggère plus que ce qui est montré. Je vais m'arrêter là car nous sortons largement du sujet de Star Wars, et de Stars War, mais c'est une théorie d'ensemble du cinéma qui a déjà été esquissée, et sur laquelle j'espère revenir un jour.
MAIS dans Star Wars, il y a ce phénomène à l'état limpide : le discours sur le Bien et le Mal, à travers celui sur l'Empire nazi et la Résistance. Même si les soldats de l'Empire sont en armure blanche, même si les Jedis sont des chevaliers (royalistes ?), même si les gentils tirent les premiers, le fond de l’œuvre présente un discours moral : il s'agit d'une allégorie strictement manichéenne.
Pour en revenir au problème du média et de l'élargissement du public (accessoirement, à la censure par nivellement) l’ambiguïté est par exemple proscrite de l'entertainment, et pour cause : longue à mettre en place et à signifier. Dans le cas de Star Wars c'est toute la différence entre l'univers cinématographique et l'univers étendu (désormais appelé Legends) : les Jedis peuvent être une secte parmi d'autres, ou un ordre au service d'une idéologie comme une autre, peuvent avoir une histoire avec des faits d'armes honteux... ils ne sont pas aussi lisses qu'à l'écran. Et il n'y a pas de discours moral, en attestent d'ailleurs, formellement, les Jedis gris. Bref.
Du point de vue logistique par exemple, on passe de la présentation d'un certain nombre de seconds rôle et d'enjeux à définir rapidement à une introduction beaucoup plus linéaire (et claire) dans le film. Comment on passe de deux landspeeders à un. Les modifications d'écriture peuvent s'expliquer par une volonté de baisser le budget du film et aussi d'amoindrir les ambitions de l'histoire pour rendre claire (et moins ambiguë) la trame scénaristique en vue d'un public familial. Ainsi les montures exotiques se font plus rares et moins rapides (on passe quasiment du Vélociraptor au Banta).
Mais aussi on apprend un peu comment transformer un bon scénario en scénario formidable (dédicace à ceux qui ont appris le scénario dans les années 2000) : comment transformer des persos en persos inoubliables, comment transformer de bons méchanoïdes en méchanoïdes prodigieux etc. mais aussi comment transformer une histoire assez intéressante en scénario tout public.
Car c'est une des différences entre le roman, la BD, et le film (a fortiori entre le film d'art et d'essai et le blockbuster aussi). Et c'est donc un des problèmes de l'adaptation. Avec le nombre de lecteurs ou de spectateurs, l'élargissement du public, on constate généralement une baisse d'ambition scénaristique. Généralement car ce n'est pas toujours le cas. Chez Pixar par exemple, ou dans d'autres animations, on voit bien qu'il a une lecture destinée aux enfants, et une lecture plus complexe destinée aux adultes². C'est là que commence le développement du sous-texte³ et du champs allusif. Dans Addiction, d'Abel Ferrara, le thème du vampire est décliné avec des junkies : le glissement subjectif, l'opération de métaphorisation à l'inverse engendre une sorte de sous-texte aléatoire⁴ sur l'addiction. Enfin, à l'opposé et pour en revenir à la SF, dans Transformers 2, le sous-texte comparant les robots géants à des titans de la mythologie ou des dieux : le film de robots prend alors une dimension symbolique, qui suggère plus que ce qui est montré. Je vais m'arrêter là car nous sortons largement du sujet de Star Wars, et de Stars War, mais c'est une théorie d'ensemble du cinéma qui a déjà été esquissée, et sur laquelle j'espère revenir un jour.
MAIS dans Star Wars, il y a ce phénomène à l'état limpide : le discours sur le Bien et le Mal, à travers celui sur l'Empire nazi et la Résistance. Même si les soldats de l'Empire sont en armure blanche, même si les Jedis sont des chevaliers (royalistes ?), même si les gentils tirent les premiers, le fond de l’œuvre présente un discours moral : il s'agit d'une allégorie strictement manichéenne.
Pour en revenir au problème du média et de l'élargissement du public (accessoirement, à la censure par nivellement) l’ambiguïté est par exemple proscrite de l'entertainment, et pour cause : longue à mettre en place et à signifier. Dans le cas de Star Wars c'est toute la différence entre l'univers cinématographique et l'univers étendu (désormais appelé Legends) : les Jedis peuvent être une secte parmi d'autres, ou un ordre au service d'une idéologie comme une autre, peuvent avoir une histoire avec des faits d'armes honteux... ils ne sont pas aussi lisses qu'à l'écran. Et il n'y a pas de discours moral, en attestent d'ailleurs, formellement, les Jedis gris. Bref.
Cette nouvelle "adaptation" des films n'étonnera pas le lecteur des BD Star Wars. Les intentions lui seront familières. En-dehors de quelques noms revisités (ou conservés depuis les premières traductions) les chasseurs Taï, Annikin, un Dédeux qui parle, Dagobah, confondu avec Kashyyyk et Endor, devient le "système interdit"... malheureusement la guerre de pouvoir mise en place en introduction n'est finalement là que pour servir une aventure et fournir simplement un arrière-plan à leurs péripéties.
En conséquence de quoi : un projet peu clair pour les néophytes, mais cela pourrait-il les intéresser de toutes façons ? Un peu brouillon, ou pas assez donc, bien qu'en matière de SW, on ne soit plus à ça près.
Mais intéressant du point de vue scénaristique, curieux si on veut creuser un peu l'univers étendu, et relativement divertissant si on déjà accro.
1. Le tout premier, donc, de 1977.
2. Dans Vice-versa par exemple, il est possible de voir l'histoire uniquement sur le plan des archétypes, même si l'exercice est assez difficile.
3. Et c'est certainement une réminiscence de ce qu'on appelait autrefois l'art.
4. Selon la réflexion du public, il "donne à penser".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire