Content-Security-Policy: script-src 'self' https://apis.google.com X-Frame-Options: SAMEORIGIN
Affichage des articles dont le libellé est Space western. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Space western. Afficher tous les articles

The Mandalorian [Série] 2019

Aventures SF | USA |

Série - La Chevauchée fantastique (dans l'espace)

S'il y a quelque chose qu'on peut dire d'emblée sur The Mandalorian, c'est que sa réputation n'est pas usurpée. La série est fichtrement bien emballée : vaisseaux, costumes, VFX, décors, tout le décorum Star wars est bien là. Mais tout ça ne serait rien sans un bon scénario.

Au milieu du premier épisode, on pouvait encore se demander ce qui avait fait frissonner les fans à part un mini-Yoda et le recyclage d'un personnage culte qui a su traverser les époques¹. Mais à la fin du même épisode, tous les éléments à développer sont en place, en plus de l'acier Beskar qui sera le cœur de la mythologie du Mandalorien.
La série développe une figure semblable à celle du loup à l'enfant, Babycart², tout en présentant d'autres personnages mémorables dont la plupart sont récurrents : Kuiil, un ugnaught mécanicien à la retraite, exilé sur la planète Arvala-7, Cara Dune bien sûr (Gina Carano récemment congédiée), Cobb Vanth un shérif improvisé, les Nite Owls, Peli Motto une mécanicienne sur Tatooine, ou encore Omera...
Avec The Mandalorian, on peut vraiment parler de space western, car tous les éléments western sont recyclés. Le (faux) cowboy solitaire³, les fusillades, les décors, et même les shérifs et rangers, puisque c'est le titre d'un épisode et d'une série qui devrait suivre.
L'univers Star wars présente des coïncidences troublantes : sur chaque planète désertique, il y a des Jawas. Et dans un univers de la taille d'une galaxie, l'ordre des chasseurs de primes, un commanditaire de l'Empire, et l'ordre des Mandaloriens sont en planque sur la même planète : Nevarro. Mais chez Star wars, les coïncidences se transforment bizarrement en cohérence, déjà parce qu'on s'en fout un peu de savoir sur quelle planète ils sont : il s'agira toujours de la Terre, leur nom servant à faire exotique, et de créer un univers éternel et infini, rien de plus⁴.
Il s'agit uniquement d'un décor, et elles n'auront de signification que pour les fans hardcore.

Portée par le scénariste en chef Jon Favreau (Iron Man, tout ça), la série fait vraiment figure de petit chef d’œuvre dans la galaxie Star wars, où la Force tient lieu, cette fois, de personnage secondaire.
Des guests stars comme s'il en pleuvait, sans parler des réalisateurs... La B.O. est signée Ludwig Göransson (Black panther, Venom, Tenet...). Environ 10 millions de dollars par épisode, un tournage sur plateau numérique, et petit bonus qui fait plaisir : le générique de fin, sur un air de flûte basse, nous présente les concept art qui ont sans doute servi à l'élaboration de l'épisode (et qui rappellera un peu la chronologie de The Old Republic pour les gamers).
De vraies surprises qui sauront ravir les fans, ou quand Disney pioche (enfin) dans l'univers étendu...

On pourra toujours relativiser son succès en revoyant l'excellente série Firefly, de Joss Whedon, mais c'est béton. Espérons que Jon Favreau reste sur le projet et continue le sans faute.


1. Depuis 1977 : Boba Fett dans la saga originale, Django Fett dans la seconde, Sabine Wren dans Rebels, puis Shae Vizla dans le jeu The Old republic.
2. Une sorte de buddy-road-movie où un samouraï est le protecteur d'un bébé. On en avait déjà parlé pour Six-string samuraï.
3. Ce solitaire se fait des amis partout où il va.
4. Vous me direz, c'est déjà beaucoup.

Série, science fiction, space opera, fantasy, space western, Star wars, Jon Favreau, critique, analyse

Outland et le space western [Film] 1981

Policier SF | USA |

Ciné - Outland et le space western industriel
Après une longue séquence d'immersion en guise d'introduction¹ pendant laquelle on découvre la colonie minière de Io², on entend deux ouvriers qui discutent de leurs conditions sociales. Mais leur discussion syndicale n'est pas terminée que près d'eux leur collègue a une bouffée délirante. Il croit qu'une araignée est entrée dans sa combinaison et débranche l'arrivée d'air. Sa combinaison dépressurisée, son corps se dilate et explose.
Après ça le nouveau marshall en fonction ("prévôt" dans la version française) commence sa journée avec sa famille. Après avoir fait preuve d'une psychologie toute paternelle, il consulte sa boîte vocale vidéo pour la relève et écoute le rapport de son collègue. Puis part au boulot.
Dans l'usine, du réfectoire au vestiaire on suit les allées et venues d'un ouvrier au comportement louche.
Enfin, dans la salle de réunion, tout le mode fume. Une clope par plan, bonjour l'air conditionné (aaah, l'american way of life...) Comme le marshall vient d'être affecté à sa nouvelle fonction, il se présente à l'équipe. Une collègue se présente à son tour puis c'est le directeur, qui conseille au nouveau de ne pas trop en faire et de la jouer mollo.


Alors tout d'abord, Outland c'est Peter Hyams, le réalisateur de Capricorn One et 2010, mais aussi de Timecop et de La Fin des temps. Même si les succès sont relatifs, on peut dire que c'est pas un manche en la matière de SF.

Mais Outland, c'est aussi un western. O'Niel est un marshall fédéral qui n'a rien à perdre et fait régner l'ordre et la justice avec un fusil à pompe. Un fusil à pompe, ça peut avoir l'air bête au premier abord, car rien de tel pour déglinguer une installation spatiale qu'un truc à balle réelle. Seulement voilà, dans ce futur lointain-là, les blasters et sabres laser n'ont pas encore été inventés³.
Un western à huis clos, outre quelques plans d'insert, une ambiance proche du film carcéral ou social. De la psychologie donc. Des rapports humains. De la tension. Et puis de la bagarre. L'histoire est inspirée du Train sifflera trois fois, un western de 1952, et le film est souvent présenté comme un space western, proposition déjà présente dans Star Wars : son Han Solo qui tire le premier, contrebandier de son état, Luke chez son oncle fermier, sont des éléments western. D'ailleurs toute la planète Tatooine est une ville western où même les pompes à eau ressemblent à des cactus. Pour trancher avec le western, et "l'exotiser", les créateurs l'orientalisent. Les maisons ne sont alors plus carrées comme au Nouveau-Mexique⁴, mais rondes. Solo évoquera encore le western avec son attaque du train et la bande des Cloud Riders.

Mais alors que Star Wars se place par rapport à un passé mythique et fantasmé⁵, Outland est réaliste et terre-à-terre. Car dans ce futur lointain, l'homme extrait ses ressources que dans le système solaire, et les conditions des ouvriers n'ont pas changé : une colonie qui ressemble à une usine (une plateforme pétrolière, en fait), presque une prison, où ses ouvriers se droguent pour échapper au quotidien et la routine... on est très loin de la fantasy de Star Wars. Les deux films semblent finalement n'avoir en commun que leur créateur des costumes, John Mollo.

Outland, c'est aussi une narration à la première personne, autant que faire se peut : nous découvrons les faits en même temps, ou presque, que le marshall (dans le même ordre en tout cas). Nous découvrons les autres personnages de la même façon. Si les coupables sont pressentis dès le début, il n'est pas de mystère non plus pour le personnage principal. Nous ne sommes pas dans un film d'enquête mais dans un policier efficace, ou dans son pendant historique, le film de shériff. Le western c'est les thèmes de la conquête, de la colonisation, mais aussi de l'ordre et de la justice, mais c'est aussi la question de faire régner l'ordre en-dehors de ses frontières (ou dans un territoire mal délimité). Rappelons le titre, thème : Outland.
Et puisqu'on en est aux digressions stylistiques, la scène de squash, impromptue, apporte beaucoup de réalisme au film. A t'elle été un casse-tête ou d'une simplicité effarante à monter ? Anodine... il y a pourtant deux rapports temporels à gérer : la conversation et la partie.

Outland c'est une musique immersive signée Jerry Goldsmith : la Planète des singes (1968), l'Age de cristal, Alien, Star Trek, Gremlins, Explorers, l'Aventure intérieure, Total Recall pour ne citer que quelques films de geeks SF.

Outland c'est aussi un procédé, l'Introvision, qui intègre vachement bien les maquettes et les décors grandeur nature, mais aussi un décor de 5,5m à sept modules.

Toutes ces raisons font de Outland un incontournable de science-fiction.

Enfin 1981 c'est aussi : l'Empire contre-attaque, Mad Max 2, Malevil, Scanners, Bandits bandits, New-York 1997. Une année très compétitive en SF.


1... en guise d'introduction et accessoirement de générique.
2. Lune de Jupiter.
3. Total recall, par exemple, adopte le même type d'esthétique.
4. Les films de Leone en sont un exemple typique.
5. Le western est tant un genre qu'un mythe fondateur.

Policier, science-fiction, cinéma, colonisation spatiale, western, société, critique, analyse, Sean Connery, Peter Hyams, Peter Boyle, Frances Sternhagen

Financez nos futurs projets sur Tipeee !