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Prisoners of power [Film] 2009

Aventures SF | Russie |

Ciné - Crashé sur Saraksh
Prisoners of powers : Battlestar rebellion ; 2157 Planète inconnue ; Dark planet... Ah, tous ces titres qui sentent la série B de vidéoclub, le temps béni de la VHS avec ses chefs d’œuvres inconnus...
Un film de SF utopiste et foncièrement positiviste, un style plutôt léger : il s'agit effectivement d'un film pour adolescents et jeunes adultes, mais comme nous allons le voir, il vaut largement son pesant de cacahuètes...

"2157. L'âge d'or de l'humanité. Armés de la grande théorie de l'éducation, les Hommes ont oublié les guerres, la famine, et le terrorisme. La nature revit, la médecine a réussi à éradiquer les maladies et a permis d'exploiter toutes les facultés du corps humain. Les Terriens ont colonisé de lointaines planètes. Pour les nouvelles générations, les vols de prospection sont monnaie courante, et la dernière race de terriens est aussi forte et téméraire que naïve. Elle pense que rien ne lui est impossible."
A bord de sa fusée personnelle, Maxim discute avec sa grand-mère par "radio". Elle n'a pas fini de le sermonner sur son groupe de recherche libre qu'un astéroïde percute son vaisseau, et le voilà crashé sur Saraksh.

Maxime Kammerer vient de la Terre, une Terre idéale dont on n'apprendra presque rien. Il est parfait : une forme athlétique, une certaine invulnérabilité même. Un personnage qu'on suppose très instruit, mais poussé par l'intelligence du cœur. On ne sait pas trop si c'est à cause de son côté électron libre, ou de sa force incroyable, que les différents services du gouvernement tenteront de lui mettre le grappin dessus.
Un film frais, ambitieux, qui flirte avec 1984 et le mensonge d'état. Il est adapté d'un roman de 1971 paru en France sous le titre de L’Île habitée, écrit par Arcadi et Boris Strougatski, aussi auteurs de Stalker (1972) et Il est difficile d'être un dieu, également portés à l'écran. Dans leurs romans ils n'épargnent pas le régime soviétique, qui les censurera dès 1969, mais ils continueront de publier clandestinement jusque dans les années 80.
De son côté, le réalisateur Fiodor Bondartchouk fera Attraction en 2017.

2157 est tout-à-fait intéressant car malgré son côté grosse prod pour ados (le personnage principal est, en quelque sorte, un étudiant en voyage linguistique). L'utopie est un genre particulièrement difficile, et prend ici la forme d'une "utopie en balade dans une dystopie¹". La dystopie est déjà digérée, et sert ici essentiellement de décor.
Si on est loin du traitement d'Andreï Tarkovsky sur Stalker, ou même de la dernière adaptation, un poil incongrue et théâtrale, d'Il est difficile d'être un dieu, il explore des sujets tout aussi intéressants comme la société de contrôle, le choc des cultures, l'éducation, le surhumain...
2157 c'est aussi la rencontre d'un militaire et d'un pacifiste, et donc, il prend par moments la forme d'un buddy movie original.
Dans le futur, les héros sont de grands blondinets frisés avec des sweats à capuche, et la fange des bas-fonds, des dark cosplayeurs. Mais justement, les personnages sont très typés et de nombreuses trouvailles visuelles ponctuent ce film très "bande-dessinée", c'est-à-dire coloré et décomplexé.

Les décors, assemblages de béton obliques, rappellent l'architecture post-constructiviste. Un monde futuriste régi par des Pères inconnus, où l'on trouve patrouilles volantes, cyborgs, des designs de véhicules beaux et rares (on pense à Total recall), mais surtout efficaces.

Un découpage épique qui pourra surprendre ou ennuyer : il s'agit en fait d'une compilation de deux films, réalisée pour l'international.



1. Pas si dystopique d'ailleurs : où les prisonniers ne sont pas menottés, où les fonctionnaires commettent des fautes graves et sont tout simplement virés, où d'ailleurs ils éteignent leur cigarette à la demande des prisonniers, où les chefs d'état reçoivent des appels de leur "papa". On est loin du manichéisme à la Star wars...

Film, science, fiction, space opera, dystopie, utopie, colonisation spatiale, mutation, théorie de l'éducation, action SF, surhumain, cyborg, critique, analyse

Supernova [Film] 2000

Rescue movie | USA, Suisse |

Ciné - Un rescue movie qui ne tourne pas assez mal : Supernova
Comment dire, écrire une critique de Supernova c'est comme parler de l'oligocène et d'un medley d'Earth, wind and fire en même temps. Déjà parce que de l'eau a coulé sous les ponts en matière de SF, mais aussi parce qu'il tient du bricolage. Et puis parler de ses thèmes, ce serait un peu le spoiler. Cette analyse ne sera donc pas comme j'aurais aimé qu'elle soit. M'enfin !

J'avais trouvé ce film il y a déjà un petit moment, en parcourant la filmographie d'Angela Bassett que j'avais adoré dans Strange days, et ce fut une bonne surprise. Sauf que je ne n'avais pas vu ce que l'affiche promettait : "La terreur a une nouvelle dimension". Et heureusement.
Six personnages embarqués dans un "vaisseau de sauvetage d'urgences médicales" (wtf?) avec une Intelligence Artificielle un peu dérangée en guise d'ordinateur de vol.
Donc l'histoire commence au milieu de nulle part, au XXII° siècle, avec Benjamin, l'informaticien, et son I.A. reprogrammée qui veut jouer aux échecs en plein cycle de nuit, un couple qui tue l'ennui en faisant l'amur (au point d'oublier de bosser), un commandant qui fait une thèse d'anthropologie sur les dessins animés du XX° siècle¹, un militaire en cure de désintox au Hazen, une doctoresse docteure. Et un robot qui ne sait pas mettre un pied devant l'autre correctement.
Le vaisseau reçoit un signal de détresse provenant de Titan 37, une planète minière abandonnée bien au-delà des postes les plus avancés. La planète a quitté son orbite pour une raison inconnue, c'est pourquoi elle dérive dans l'espace non-cartographié. A 3432 années-lumières de là, le message a été envoyé il y a cinq jours, et il est signé Carl James Larsen, c'est l'ex de la docteure qui était accro au Hazen.
On a ici un premier flash-forward².
Donc nous sommes dans un univers où les messages "radio" parcourt 3432 a-l en cinq jours, et où les vaisseaux voyagent à la vitesse de la lumière et parcourent ces mêmes 3432 en quelques minutes, alors que parallèlement la technologie de la robotique semble avoir été complètement délaissée... Ça sent franchement la fumisterie mais admettons. Mettons ça sur le dos de la traduction pour l'instant³. D'autant plus que l'I.A. parle d'un saut dimensionnel plus tard, et même d'une accélération plasmatique, OK ? Chose faite (le saut est d'ailleurs très réussi), ils se retrouvent parmi les débris d'une planète explosée, avec un commandant en forme de galette bretonne alien vivante⁴. Rapidement un astéroïde détruit le réservoir principal⁵ et la panade commence.

Expliquer le naufrage du film ? En plus d'une fabrication s'étendant sur plusieurs années, des refilmages suite à plusieurs changements de réalisateurs et même d'intentions, des dépassements de budget incessants puis stoppés, on pourra constater que la rigueur scientifique n'y était pas. Et pour certains commentateurs, les comédiens non plus n'avaient pas l'air d'y être.
Pour moi le ton est assez juste, on a quand même affaire à des "tronches" en self-control... vous trouvez Thomas Pesquet expressif vous ? Des gens équilibrés, stables, à l'humeur égale⁶. Imaginez-vous dans l'espace, vous seriez comment ? Paniqué ? Euphorique ? Hystérique ? Normal ? James Spader à contre-emploi n'est pas mal non plus, d'autant plus que sa lassitude est expliquée par sa désintox au hazen. Le personnage joué par Emilo "la Bamba" Estevez, lui, n'a aucune épaisseur.

Cependant, le film a été plutôt mal vendu comme le nouveau film horrifique dans l'espace, ce qu'il n'est pas du tout. Et donc, quel est le genre du film ?
Rencontre du deuxième type et demi, vie et survie dans l'espace, mutation... de nombreux thèmes parcourent le film. Et de nombreux genres transparaissent : space opéra, survival sans suspense, huis-clos... Mais est-ce que 2001 avait un genre défini ?  Interstellar ? Prityazhenie ? Si le genre est parfois un ensemble de code pour raconter une histoire, il est avant tout une convention et un contrat tacite avec le spectateur.

Alors pas de suspense, pas de frisson, mais une bonne idée d'histoire avec de bonnes idées dedans.


1. Et pourquoi pas les films SF des fifties tant qu'on y est ?
2. Flash du futur.
3. Quasiment pareil en v.o.
4. Une recette de galette piquée à The Thing.
5. Quoi ils sont pas équipés contre ce genre de pépin au XXII° siècle ?
6. Le même reproche avait déjà été fait à 2001, l'Odyssée de l'espace.

Cinéma, science-fiction, colonisation spatiale, IA, critique, analyse, Walter Hill, James Spader, Angela Bassett

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