Comédie SF | Japon | |
Roujin-Z est un film d'animation japonais réalisé par Hiroyuki Kitakubo
Plus que le "vieillissement de la population", proposé par l'éditeur et qui est effectivement l'argument de l'histoire, le thème du film est plus simplement la vieillesse et la dépendance, et donc il est question du traitement des personnes âgées au Japon, et par extension dans nos sociétés industrielles. Sur le ton de l'humour, OK, mais on ne se demandera pas pourquoi le film n'a pas obtenu plus de budget pour sa réalisation ou pour sa communication.
Il semble que les responsables en ait eu bien conscience, d'ailleurs, puisque même dans le film, lors de la conférence de presse présentant le Z-001 le lit révolutionnaire pour l'accompagnement des personnes en fin de vie... les premières rangées de fauteuil dans la salle sont vides, preuve du désintéressement du sujet.
Mais rembobinons un peu.
Le film commence avec M. Takazawa, un vieillard alité qui s'est soulagé sur lui et qui appelle son infirmière à l'aide. Puis ont lieu la conférence susdite et l'adoption du projet. Chez le vieillard, son infirmière Haruko lave son linge, arrive alors l'ambulance du ministère de la santé. M. Takazawa sera le premier à tester ce fabuleux prototype de lit à intelligence artificielle. Mais très rapidement tout va dégénérer, au propre comme au figuré². Peu de temps après l'internement du monsieur, Haruko reçoit des appels à l'aide sur son ordinateur de l'hôpital, puis le message apparaît sur tous les ordinateurs qui semblent être comme piratés³.
Elle convainc ses amis de l'accompagner à l'institut. Mais la visite clandestine tourne à l’invraisemblable : M. Takazawa veut s'en aller et semble contrôler la machine (le lit). Ils réussissent à s'enfuir, mais le ministère les retrouve facilement et le ramène. Cependant, Haruko s'inquiète pour son ancien patient, et demande à un autre patient de son service, à l'hôpital, de l'aider à le contacter. Le patient en question est un ancien programmeur qui pirate des trucs entre deux parties de Gran Turismo. Bé oui on est dans le futur, bro'. Bref, ils iront jusqu'à imiter la voix de sa défunte femme pour le sortir de léthargie. Mais en même temps que le vieil homme, c'est un monstre qui se réveillera et brisera ses chaînes...
C'est sous l'angle de la satire et du mécha qu'Otomo et Kitakubo abordent le sujet et nous livrent cette œuvre mature. Elle porte malheureusement les stigmates des animés en France, avec sa barrière culturelle (mais virtuelle) : des personnages sympathiques mais pas vraiment caractérisés, une musique anodine (et même très très expérimentale pour le coup), une histoire courte et rondement menée (1h20)... un petit budget tout simplement MAIS c'est là aussi qu'on trouve des créations belles et originales. Avec cette approche de la symbiose de l'organique à la technologie, les auteurs nous parlent bien de l'humanité, derrière une société parfois mécanique et déshumanisante. Un sujet qui aurait pu être celui d'une comédie dramatique ou d'un drame en salle d'arts et d'essais... A noter aussi, une trame narrative originale, avec cette machine qui fait plusieurs évasions, comme un appel lancinant visant à rétablir la communication.
1. Le film est adapté de sa propre B.D. qui était déjà best-seller... Otomo commencera l'animation avec un chef d’œuvre, et ne connaîtra plus de succès comparable. Mais au Japon son nom lui permet de porter des projets de type omnibus.
2. Ce qui semble être la marque de fabrique d'Otomo. On pense tant à Akira qu'à son sketch dans Memories, ou encore à Dōmu.
3. Wake up Neo... the Matrix has you...
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