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Wonder Woman 84 [Film] 2020

Super-héros | USA |

Ciné - Tournée de dinde aux marrons

...est une merde dans le genre que Hollywood aime pondre de temps en temps. Pas un gros caca ou un étron, non ! une jolie petite merde moraliste bien troussée... "Oh ! si le personnage remontait le temps pour réparer ses erreurs et comprendre que sa vie, en fait, elle est trop bien ?" ou "Tiens et si les personnages faisaient un vœu et que grâce à un truc magique, ils se trouvaient exaucés ?" et ça donne parfois de beaux films et téléfilms (Touchback, 2012). Mais rappelons-nous juste, que Picsou mag et le Journal de Mickey nous la font depuis tout petits.
Et là c'est clairement le parti-pris, revenir à l'esprit naïf et light de la série des années 80. Mais voilà, à ne pas confondre avec la mièvrerie.

Mais heureusement, le film finira mieux qu'il n'a commencé : avec un antagoniste intéressant, tel Icare¹, (on est en plein dans l'inspiration mythologique grecque) pris par l'ivresse du pouvoir, et une deuxième qui n'est autre que Cheetah, une femme animale de toute beauté. Je ne sais plus trop par quelle finesse les scénaristes casent le thème du mensonge, auquel s'oppose WW en tant qu'allégorie de la vérité. Tout ça est donc bien mâtiné de mytho et de philo grecque. Malgré une lecture symbolique pas inintéressante, ça reste assez plan-plan. Sachant d'autant plus, que c'est le lot quotidien des super-héros d'offrir une relecture des mythes et d'en proposer de nouveaux².
Visuellement rien à dire, le film réserve de bons moments.

Après deux scènes d'introduction en complet décalage (un flash-back sur l'île des Amazones lors de leurs Olympiades) où la petite Diana se mesure à des grandes (cool) et est accusée de tricherie par Robin Wright (pas cool), et la deuxième dans un centre commercial (les financeurs sans doute) où WW fait une démo en mode Tarzan (les scénarios ont été mélangés ?), on découvre une nouvelle protagoniste -normale- qui va à son travail -normal- et alors que tous ses collègues l'ignorent -trop normale-, elle rencontre Diana Prince alias WW, super sympa, qui ne l'ignore pas. Elle envie sa façon de porter des talons -normal. Et donc, lorsque la protagoniste reçoit une importante fournée de trésors archéologiques suite au démantèlement d'une contrebande d'objets archéologiques, grâce à WW précédemment, et qu'un collègue obtient un café miraculeusement après l'avoir souhaité en touchant une citrine³ issue du butin, elles essayent à leur tour ! Normal ! L'une veut être comme l'autre -sexy- et l'autre comme l'une -normale. Mais aussi, retrouver son seul amour, Steve Trevor, décédé dans les années 40.

Ils avaient deux options pour adapter Wonder Woman : revenir au phantasme soft et fétichiste des débuts, mais ça n'avait déjà pas trop plu à l'époque⁴, ou en faire un film pour adolescentes (le public masculin étant déjà acquis). La major a tranché.


1. Ou plus exactement, l'hybris.
2. Surfait mais réel. Il y a Superman solaire comparé à Jésus (sur certains plans seulement), Batman lunaire, Thor bien sûr, Flash à la foudre, Namor/ Aquaman/ Poséidon... dans la majorité des histoires les super-héros se contentent pourtant d'arrêter des voleurs ou des extraterrestres.
3. Pierre semi-précieuse.
4. Les publications de Wonder Woman font partie des rares livres condamnés au bûcher, et ce par la population. Pour cause les publications elles-mêmes, mais aussi la vie tumultueuse de son auteur (qui plus est féministe), selon le beau biopic My Wonder women (Angela Robinson, 2017)

Film, science, fiction, fantasy, super, héros, héroïne, aventures, mythologie, Patty Jenkins, critique, analyse

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