Policier SF | France | |
4. Guérilla symbolique.
Ce ne sera pas mon épisode préféré. De bons personnages pourtant, de bonnes idées, une histoire qui aurait pu être vraiment top, mais je ne sais pas, peut-être que les idées ne sont pas assez poussées. Peut-être vient-ce du storyboard (ou scénarimage), ou peut-être est-ce la préparation du climax, mal amené.
L'épisode introduit pourtant des personnages sympathiques. Je crois que l'introduction pêche un peu, et comme on le sait, "un commencement est un moment d'une extrême délicatesse" (Dune, 1984).
C'est là aussi qu'on se rend compte que les héroïnes de la série sont très individualistes¹ : elles évoluent seules, et fonctionnent de façon autonome. Et c'est poussé à son paroxysme cette fois, puisque la miss est en mission d'infiltration, depuis trois ans... On a le droit à des flash-back pour la première fois dans la série, on sort du coup de la règle des unités 1 temps /1 lieu /1 action qui fonctionnait (très bien) jusque là. Avec au passage, une "critique" des sectes et mouvements para-religieux. Une critique des réseaux sociaux aussi, à moins qu'il s'agisse du running gag débuté à l'épisode 1 qui s'essouffle un peu.
Peut-être que c'est aussi le fait d'évoquer le psychédélisme sans trop y toucher ? Peut-être la forme est-elle trop plate ? Peut-être que le récit manque de respirations (temps morts /accélérations). Le dessin est quant à lui plutôt bon, sans pour autant être épique.
Mais le fait est que si l'épisode n'est pas excellent, il est quand même vachement bon. C'est peut-être mathématique : on ne peut pas côtoyer l'excellence tout le temps.
La bédé a aussi la bonne idée de s'inspirer du méconnu cinéma guerilla².
Le fait est aussi qu'on a l'impression que Vatine a joué un rôle plus important que directeur de collection, sur cette série. L'inconvénient de ne pas être crédité... L'inconvénient aussi, pour l'artisan BD, de ne pas comprendre comment le tout a été fabriqué. Malgré la place significative des pages bonus qui nous racontent un peu la conception de l'album.
Il y a du rififi sur l'YSS Infinity. Magnifique entrée en matière... première page : des aliens rigolos, une contre-plongée sur la ville du vaisseau, et des couleurs à la pointe de l'évolution. Et encore une fois, un personnage fort et autonome. Une mère célibataire à l'humour un peu aigri qui rencontrera une équipe un peu bancale (la communication inter-espèces n'est pas facile) mais efficace. Résultat moins froid que pour les épisodes précédents, donc. On peut aussi noter un nombre d'interactions plus important avec les personnages et intrigues des autres albums.
Des belles couleurs, et un volume réussi, de beaux cadrages qui nous valent de très belles images.
En bonus on apprendra qu'il fut le premier scénario terminé, ce qui nous en explique un peu plus sur la conception de la série.
1. Ça va changer dans le 5.
2. A ne pas confondre avec le théâtre guerilla, résolument à l'opposé. Le cinéma guerilla est célébré dans Cecil B. Demented (de John Waters, 2001)
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