Aventures SF | France | |
Aquablue a commencé il y a bien, bien longtemps... et puis il avait déçu en changeant de dessinateur, au tome 5. Déçu comme à un enfant à qui on révèle que les effets spéciaux des épisodes I, II, III de Star Wars vont être réalisés en synthèse. Que Yoda va faire des saltos ! Grave erreur, cependant ! Concernant Aquablue du moins (nous parlerons de Star Wars en temps voulu).
Tout comme dans les séries TV ou ciné, on aime moyen qu'un personnage change d'interprète (ou qu'il change de couleur entre deux médias), et en l'occurrence, qu'une série BD change de dessinateur : pour le coup tous les personnages changent d'apparence !
Ou est-ce finalement la question de l'imaginaire du spectateur violé ? BRRRRRREF !
Mais aussi il y aura peut-être eu confusion dans la promo du second cycle (à l'époque les auteurs avaient parlé d'une série parallèle¹).
Toutefois, cette série est très bonne, et ce serait injuste de la bouder encore. Certes, on pourrait avoir passé l'âge. Mais il faut préciser que les cycles de l’Étoile blanche et des Cynos sont vraiment bien écrits, et que si Vatine est parti voir ailleurs, et bien passée la déception (enfantine) il faut bien admettre qu'au bout du compte, il a bien fait. Jetez donc un œil sur sa prod, ses collabs et son apport à la BD française en général². C'est un des rares auteurs à l'américaine qui a su travailler dans la pub et le cinéma.
Je ne reviendrai pas sur le premier cycle très réussi, encensé à l'époque et pour cause.
L’Étoile Blanche commence dans une décharge, avec deux petits surdoués à la recherche d'un robot pour récupérer une pièce de rechange. Ils trouvent Cybot, le robot de Nao, tout éteint, et le sortent de là malgré la férocité du gardien et de sa hyène cyborg³.
Commence alors un long flash-back avec un programme en clair pour le scénariste : amorcer un nouveau départ (un nouveau cycle) en-dehors de la planète Aquablue (pour mieux y revenir par la suite...). Un double retour en arrière, puisque l'histoire de Cybot retrace la découverte de l'épave de l’Étoile blanche, la même Etoile blanche qu'au tome 1 Nao et lui avaient dû quitter dans la précipitation.
(On notera au passage la ressemblance de ce tout premier commencement avec celui de Superman, mais surtout Tarzan...)
Cybot raconte entre autres les péripéties puis l'enlèvement de Nao et de la popstar cosmique Van Vestaal.
Le flash-back prend fin en même temps que l'album sur un non moins double cliffhanger : alors que l'initiateur du complot retrouve les enfants durant les toutes dernières pages, ceux-ci s'échappent comme par magie. Non franchement faut plussoyer. Un scénario bien ficelé c'est déjà bien, mais là ! Si vous avez l'impression que j'ai spolié, sachez que l'ensemble ne vaut pas le coup que pour son final.
Du point de vue graphique quant à lui, ce prélude peut paraître plus maladroit. Parce que tout bonnement, il peut y avoir un temps d'adaptation pour le dessinateur à reprendre ou commencer une série. Revoyez les toutes premières planches de Vatine comparées à celles du cinquième épisode, ou même celles de Lanfeust, un autre blockbuster. De toutes façons, après quelques pages, le graphisme de Tota prend toute sa superbe dans l'action.
On pourra aussi noter la liberté de ton de ce second cycle, que tout le monde n'aura pas forcément apprécié et qui disparaîtra de la série. Tout comme les deux jeunes protagonistes surdoués qui, au passage, auraient pu / pourraient être fort utiles à la Fondation Aquablue par la suite.
Sur le troisième cycle, c'est le passage aux couleurs numériques qui passe mal. En 2001, on avait bien dix ans de retard sur les states au niveau colo et le résultat rappelle alors les premières années d'Image comics⁴. Mais on oublie vite et se laisse prendre par le récit mélangeant puits de gravité, chasse aux dinos et intérêts commerciaux... Niveau couleurs, le deuxième tome est nettement plus beau.
En partant de ce qui ressemble à un clin d'oeil à Valerian (cf. : les Armes vivantes), le quatrième cycle relève encore un défi : intégrer un fantastique d'origine magique à l'univers d'Aquablue. Ça circonvolue, et malgré le dessin de Siro, ça ressemble encore un peu à de l'Aquablue. Scénaristiquement, c'est osé, c'est-à-dire que de nouveaux ingrédients entrent dans la composition de la saga. Nao, devenu père, aux prises avec ses sentiments et avec les affres de la vieillesse... Une planète de sable, de l'horreur... les personnages secondaires sont moins corsés (que dans le deuxième cycle) mais les contre-pieds sont suffisamment nombreux pour que l'entreprise reste intéressante. Il y a beaucoup de bonnes idées, mais ça ne colle pas vraiment. Honnêtement, c'est le cycle que j'aime le moins. Mais vous l'aurez compris, ça se ressource.
A défaut d'être le blockbuster attendu, une très bonne série B à suivre.
La suite de la saga, dessinée par Reno, très prochainement :)
Tout comme dans les séries TV ou ciné, on aime moyen qu'un personnage change d'interprète (ou qu'il change de couleur entre deux médias), et en l'occurrence, qu'une série BD change de dessinateur : pour le coup tous les personnages changent d'apparence !
Ou est-ce finalement la question de l'imaginaire du spectateur violé ? BRRRRRREF !
Mais aussi il y aura peut-être eu confusion dans la promo du second cycle (à l'époque les auteurs avaient parlé d'une série parallèle¹).
Toutefois, cette série est très bonne, et ce serait injuste de la bouder encore. Certes, on pourrait avoir passé l'âge. Mais il faut préciser que les cycles de l’Étoile blanche et des Cynos sont vraiment bien écrits, et que si Vatine est parti voir ailleurs, et bien passée la déception (enfantine) il faut bien admettre qu'au bout du compte, il a bien fait. Jetez donc un œil sur sa prod, ses collabs et son apport à la BD française en général². C'est un des rares auteurs à l'américaine qui a su travailler dans la pub et le cinéma.
Je ne reviendrai pas sur le premier cycle très réussi, encensé à l'époque et pour cause.
L’Étoile Blanche commence dans une décharge, avec deux petits surdoués à la recherche d'un robot pour récupérer une pièce de rechange. Ils trouvent Cybot, le robot de Nao, tout éteint, et le sortent de là malgré la férocité du gardien et de sa hyène cyborg³.
Commence alors un long flash-back avec un programme en clair pour le scénariste : amorcer un nouveau départ (un nouveau cycle) en-dehors de la planète Aquablue (pour mieux y revenir par la suite...). Un double retour en arrière, puisque l'histoire de Cybot retrace la découverte de l'épave de l’Étoile blanche, la même Etoile blanche qu'au tome 1 Nao et lui avaient dû quitter dans la précipitation.
(On notera au passage la ressemblance de ce tout premier commencement avec celui de Superman, mais surtout Tarzan...)
Cybot raconte entre autres les péripéties puis l'enlèvement de Nao et de la popstar cosmique Van Vestaal.
Le flash-back prend fin en même temps que l'album sur un non moins double cliffhanger : alors que l'initiateur du complot retrouve les enfants durant les toutes dernières pages, ceux-ci s'échappent comme par magie. Non franchement faut plussoyer. Un scénario bien ficelé c'est déjà bien, mais là ! Si vous avez l'impression que j'ai spolié, sachez que l'ensemble ne vaut pas le coup que pour son final.
Du point de vue graphique quant à lui, ce prélude peut paraître plus maladroit. Parce que tout bonnement, il peut y avoir un temps d'adaptation pour le dessinateur à reprendre ou commencer une série. Revoyez les toutes premières planches de Vatine comparées à celles du cinquième épisode, ou même celles de Lanfeust, un autre blockbuster. De toutes façons, après quelques pages, le graphisme de Tota prend toute sa superbe dans l'action.
On pourra aussi noter la liberté de ton de ce second cycle, que tout le monde n'aura pas forcément apprécié et qui disparaîtra de la série. Tout comme les deux jeunes protagonistes surdoués qui, au passage, auraient pu / pourraient être fort utiles à la Fondation Aquablue par la suite.
Sur le troisième cycle, c'est le passage aux couleurs numériques qui passe mal. En 2001, on avait bien dix ans de retard sur les states au niveau colo et le résultat rappelle alors les premières années d'Image comics⁴. Mais on oublie vite et se laisse prendre par le récit mélangeant puits de gravité, chasse aux dinos et intérêts commerciaux... Niveau couleurs, le deuxième tome est nettement plus beau.
En partant de ce qui ressemble à un clin d'oeil à Valerian (cf. : les Armes vivantes), le quatrième cycle relève encore un défi : intégrer un fantastique d'origine magique à l'univers d'Aquablue. Ça circonvolue, et malgré le dessin de Siro, ça ressemble encore un peu à de l'Aquablue. Scénaristiquement, c'est osé, c'est-à-dire que de nouveaux ingrédients entrent dans la composition de la saga. Nao, devenu père, aux prises avec ses sentiments et avec les affres de la vieillesse... Une planète de sable, de l'horreur... les personnages secondaires sont moins corsés (que dans le deuxième cycle) mais les contre-pieds sont suffisamment nombreux pour que l'entreprise reste intéressante. Il y a beaucoup de bonnes idées, mais ça ne colle pas vraiment. Honnêtement, c'est le cycle que j'aime le moins. Mais vous l'aurez compris, ça se ressource.
A défaut d'être le blockbuster attendu, une très bonne série B à suivre.
La suite de la saga, dessinée par Reno, très prochainement :)
Aquablue 6 à 11. Scénario : Thierry Cailleteau ; Dessin : Ciro Tota, Siro. Publié chez Delcourt.
1. A ce sujet une interview d'Olivier Vatine et Thierry Cailleteau de 2004 http://www.bdparadisio.com/Intwcailleteau.htm
2. En plus de ses travaux crédités que vous pourrez trouver sur le site de la bédéthèque, je vous conseille son Petit livre rouge du story-board.
3. Moi j'aimerai bien être copain avec une hyène
4. Les tous débuts de la colorisation informatique. En 1990, avec la version américaine d'Akira, débute la colorisation informatique. En 1992 naît l'éditeur Image comics, qui publie Spawn, Wildcats...
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