Fantasy scientifique | France | |
C'est clairement la question du genre, son goût de l'aventure scientifique et sa maîtrise des couleurs qui frappent dans Le Château des étoiles.
Alors qu'en dire, sans vous spolier vos surprises ? Et bien déjà, que la promo mise en place autour de cette série, notamment avec le "journal" contenant les mini-épisodes, n'en est pas une : il s'agit d'une pré-publication. De deux, elle est doublement légitime : pour la première raison du coup, parce qu'une pré-publication s'autolégitime, et aussi parce c'est une bonne série de fantasy qui méritait de se faire remarquer.
Ce n'est pas du steampunk, comme on aura pu le lire. Malgré le fait de l'esthétique, qui effectivement rappelle le steam (uchronie, dirigeables, contexte historique...), le scénario s'en démarque facilement, tout simplement en n'utilisant pas de vapeur (steam en anglais), mais de l'éther. Cet éther ne faisant pas référence à l'éther médical, mais plutôt au 5e élément des philosophes antiques : le Ciel. Ici, il s'agit de l'énergie contenue dans le vide spatial, au-delà de la barre des 30.000 mètres.
L'histoire commence en 1868, à Courrière, avec Marie Dulac et son détecteur d'éther embarqué dans une montgolfière, puis se poursuit très rapidement en Bavière, où le journal de Marie est tombé, avec Louis II de Bavière et Bismark, et seulement au 3e volume, en Angleterre. Je précise pour bien signifier le rapport au steampunk pour ceux que ça intéresse. C'est plutôt l'exposition universelle et Jules Verne qui sont au coeur de l'esthétique, on doit donc pouvoir parler de Merveilleux scientifique plutôt que de Steampunk, voire de Fantasy scientifique. Mais comme il s'agit d'un code esthétique et non d'un genre narratif, je ne m'y attarderai pas plus que ça.
Les couleurs, réalisées à l'aquarelle, sont de toute beauté.
Quelques références sont communes à notre monde : Les Aventures du baron de Münchhausen, Descartes, Newton, Les Chevaliers de la Table Ronde...
L'histoire montre plusieurs intérêts, notamment scientifique et historique. A travers une "petite" relecture des deux...
Sous son aspect désuet, se cache une espèce de plausibilité scientifique. Car plongés dans l'histoire en compagnie d'ingénieurs et de mécaniciens, nous sommes gentiment abreuvés de données mathématiques et mécaniques, et l'on se prend à rêver, comme le jeune héros, qu'il y ait une flore exotique sous l'atmosphère épaisse de Vénus, et de l'oxygène, toutefois raréfié, sur la surface de Mars.
Si l'influence non pas manga (ce que nombre déteste) mais animé japonais (ce qu'on adore depuis les 80's) se fait sentir dès la rencontre avec Hans, le jeune bavarois au gros nez, au 3e épisode l'influence de Myazaki apparaît plus nettement, car ce n'est plus la seule présence de l'aquarelle ou des personnages enfantins : engins inventifs, personnages féminins forts... (en plus du détournement direct d'une illustration quasi d'épinal de Nausicaä).
Et c'est ce qui pourra déplaire, d'ailleurs, le côté enfantin. Car les héros sont effectivement trois enfants, plongés dans des intrigues d'espionnage et de géopolitique. Mais l'histoire est suffisamment ambitieuse et montre suffisamment d'intérêt pour passer outre une identification "régressive".
Un univers riche, et de bonnes idées.
Le 4e album est toutefois un peu déstabilisant : si les trois premiers albums fonctionnaient dans un imaginaire collectif reposant sur des références XIX°, nous sommes parachutés en terrain inconnu au quatrième. Mars n'étant pas vraiment une référence du XIXe (John Carter apparaîtra en 1912, et ce sera encore de la fantasy sans référence à la science), on peut avoir le sentiment d'une rupture dans l'univers, et ça pourra paraître plus fluide pour un lectorat moins au courant de ces références (le jeune lectorat). Il y aussi que les autochtones de Mars (Martiaux) ne sont pas très bavards, et cela entraîne, selon moi encore, une rupture narrative. Le dessin et l'aquarelle, de leur côté, semblent aussi plus flous et moins détaillés.
L'ensemble reste toutefois original et de qualité.
Une belle série pour les petits et grands enfants donc.
Alors qu'en dire, sans vous spolier vos surprises ? Et bien déjà, que la promo mise en place autour de cette série, notamment avec le "journal" contenant les mini-épisodes, n'en est pas une : il s'agit d'une pré-publication. De deux, elle est doublement légitime : pour la première raison du coup, parce qu'une pré-publication s'autolégitime, et aussi parce c'est une bonne série de fantasy qui méritait de se faire remarquer.
Ce n'est pas du steampunk, comme on aura pu le lire. Malgré le fait de l'esthétique, qui effectivement rappelle le steam (uchronie, dirigeables, contexte historique...), le scénario s'en démarque facilement, tout simplement en n'utilisant pas de vapeur (steam en anglais), mais de l'éther. Cet éther ne faisant pas référence à l'éther médical, mais plutôt au 5e élément des philosophes antiques : le Ciel. Ici, il s'agit de l'énergie contenue dans le vide spatial, au-delà de la barre des 30.000 mètres.
L'histoire commence en 1868, à Courrière, avec Marie Dulac et son détecteur d'éther embarqué dans une montgolfière, puis se poursuit très rapidement en Bavière, où le journal de Marie est tombé, avec Louis II de Bavière et Bismark, et seulement au 3e volume, en Angleterre. Je précise pour bien signifier le rapport au steampunk pour ceux que ça intéresse. C'est plutôt l'exposition universelle et Jules Verne qui sont au coeur de l'esthétique, on doit donc pouvoir parler de Merveilleux scientifique plutôt que de Steampunk, voire de Fantasy scientifique. Mais comme il s'agit d'un code esthétique et non d'un genre narratif, je ne m'y attarderai pas plus que ça.
Les couleurs, réalisées à l'aquarelle, sont de toute beauté.
Quelques références sont communes à notre monde : Les Aventures du baron de Münchhausen, Descartes, Newton, Les Chevaliers de la Table Ronde...
L'histoire montre plusieurs intérêts, notamment scientifique et historique. A travers une "petite" relecture des deux...
Sous son aspect désuet, se cache une espèce de plausibilité scientifique. Car plongés dans l'histoire en compagnie d'ingénieurs et de mécaniciens, nous sommes gentiment abreuvés de données mathématiques et mécaniques, et l'on se prend à rêver, comme le jeune héros, qu'il y ait une flore exotique sous l'atmosphère épaisse de Vénus, et de l'oxygène, toutefois raréfié, sur la surface de Mars.
Si l'influence non pas manga (ce que nombre déteste) mais animé japonais (ce qu'on adore depuis les 80's) se fait sentir dès la rencontre avec Hans, le jeune bavarois au gros nez, au 3e épisode l'influence de Myazaki apparaît plus nettement, car ce n'est plus la seule présence de l'aquarelle ou des personnages enfantins : engins inventifs, personnages féminins forts... (en plus du détournement direct d'une illustration quasi d'épinal de Nausicaä).
Et c'est ce qui pourra déplaire, d'ailleurs, le côté enfantin. Car les héros sont effectivement trois enfants, plongés dans des intrigues d'espionnage et de géopolitique. Mais l'histoire est suffisamment ambitieuse et montre suffisamment d'intérêt pour passer outre une identification "régressive".
Un univers riche, et de bonnes idées.
Le 4e album est toutefois un peu déstabilisant : si les trois premiers albums fonctionnaient dans un imaginaire collectif reposant sur des références XIX°, nous sommes parachutés en terrain inconnu au quatrième. Mars n'étant pas vraiment une référence du XIXe (John Carter apparaîtra en 1912, et ce sera encore de la fantasy sans référence à la science), on peut avoir le sentiment d'une rupture dans l'univers, et ça pourra paraître plus fluide pour un lectorat moins au courant de ces références (le jeune lectorat). Il y aussi que les autochtones de Mars (Martiaux) ne sont pas très bavards, et cela entraîne, selon moi encore, une rupture narrative. Le dessin et l'aquarelle, de leur côté, semblent aussi plus flous et moins détaillés.
L'ensemble reste toutefois original et de qualité.
Une belle série pour les petits et grands enfants donc.
LE CHÂTEAU DES ÉTOILES : Scénario & dessin d'Alex Alice. Publié chez Rue de Sèvres.
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